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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique

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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique - Mission #8 (suite)
le 24 April 2022 - 14:50

– Pourquoi tu t’embêtes à apprendre tout ça ? lui avais-je un jour demandé.

– Il est utile de savoir ce que ses ennemis comme ses alliés sont capables de faire, m’avait-il répondu.

Je n’étais pas convaincu qu’un tel approfondissement de cette connaissance fût réellement nécessaire. Mais après tout, ce n’était pas mon problème. Loin de moi l’idée de m’opposer à Darren. Depuis le début il ne s’était rien passé de particulier, tout se déroulait comme il l’avait annoncé, néanmoins je ne pouvais me défaire d’une part de méfiance. Pas tant que je n’avais pas compris l’intérêt de Darren à m’aider. L’intérêt de l’Empereur. De mon ennemi héréditaire. Au moins n’avais-je plus été sujet à des crises de panique. J’étais déjà bien assez vulnérable comme cela.

– Bien, maintenant que vous avez dessiné vos runes, vous allez y déposer un objet quelconque puis prononcer les mots de pouvoirs comme nous l’avons travaillé, discourait un jour Maître Plume. Si vous avez réussi l’ensemble des étapes, votre objet devrait s’élever de quelques centimètres et s’y maintenir pendant plusieurs minutes suivant le pouvoir que vous insufflerez.

Nous étions initiés aux runes. Un sujet que les maîtres de magie ne faisaient jamais que survoler, n’étant absolument pas spécialistes. Les runes étaient traitées comme un domaine à part, car, même si elles faisaient appel aux flux de la vie et de la mort, elles étaient extrêmement complexes à manipuler. Et peu pratiques. L’emploi des runes étaient généralement réservés pour les utilisations de longue durée, comme dans des temples ou dans les fondations d’une maison.

J’avais moi-même reçu déjà plusieurs cours sur le sujet et ce que nous réalisions était d’une extrême simplicité. Je n’eus aucun mal à m’accomplir. Ce qui ne fut pas le cas du tout de mes camarades. Tandis que ma plume flottait tranquillement sans que je n’eusse à m’en soucier, je pus observer les divers résultats, parfois catastrophiques.

Xabiani, le plus âgé et expérimenté, réussit à faire décoller sa fleur d’une dizaine de centimètres comme prévu. Cependant, à peine eut-elle atteint son paroxysme qu’elle redescendit aussitôt, peu importait le regard noir que l’élève lui jetait.

J’ignorais ce qu’Isha avait utilisé, mais elle provoqua une combustion spontanée de son objet et se leva en hurlant. Maître Plume eut tôt fait d’éteindre le feu et de la réprimander.

La plume de Caleo ne bougea pas d’un millimètre, la feuille de Nalys partit avec célérité sur la droite jusqu’à être plaquée contre un mur, celle de sa jeune sœur Lonève bondit jusqu’au plafond avant d’être de nouveau soumise à la gravité.

Une feuille de papier fut soudainement posée sur mon bureau. Je sursautai. Me ré-intéressant à mon environnement proche, je constatai que le parchemin contenait un exemplaire des runes que nous étions censés dessinées. Toutes parfaitement tracées. Un regard sur ma gauche m’apprit que Darren en était l’auteur.

– Je… commençai-je.

« Je suis censé en faire quoi ? » avais-je envie de lui demander. La réponse m’apparut bien plus vite que la dernière fois. Si Darren me sollicitait pour quoi que ce fût, c’était qu’il était question de magie. De ce qu’il était incapable de faire.

Alors je saisis une brindille, la déposait sur ses runes, puis prononçait les mots tout en insufflant mon pouvoir dans les caractères. La brindille vint gentiment s’élever et resta en place, tenant compagnie à ma plume.

– Excellent Rick, me félicita le maître de magie. Pour les autres, ne soyez pas trop déçus, l’art des runes est extrêmement complexe. D’ailleurs, si vous souhaitez approfondir vos connaissances dans ce domaine, il vous faudra trouver un autre maître. Je ne possède malheureusement que quelques notions de base. Une vie entière ne serait pas suffisante pour maîtriser cet art si particulier.

Je déclinai sans regret. Les runes avaient un côté malcommode qui ne m’intéressait pas plus que cela. De toute façon, ce n’était pas moi qui décidais du programme, songeai-je en jetant un coup d’œil à Darren. Même s’il m’avait offert de me spécialiser dans un domaine. Peut-être que je pourrais après tout. Mais je n’en avais pas envie.

Contrairement à son habitude, Darren n’était pas plongé dans un épais volume poussiéreux. À la place, il triturait de petits composants qu’il modifiait et assemblait à l’aide de plusieurs outils qu’il semblait manipuler avec habileté. Je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il effectuait. Un truc de néogicien sans doute.

Darren ne quitta pas sa place à la fin de la leçon, continuant son projet. Je sortis avec les autres, trop heureux de pouvoir enfin me dégourdir les jambes. Le cours avait été interminable et d’un ennui terrible. Une notion d’autant plus vraie que j’avais déjà davantage approfondi l’étude de runes via mes précédents tuteurs que ce qui nous avait été présenté.

– Franchement, je ne comprends pas pourquoi on a perdu notre temps avec un truc pareil, se plaignit Nalys.

– Tu dis ça parce que tu as complètement échoué, se moqua Caleo.

– Au moins il s’est passé quelque chose pour moi, rétorqua l’adolescente.

– Si tu veux pouvoir compléter ton éducation magique tu ferais mieux de te tenir à carreaux, s’inséra Xabiani hautain. Tu as déjà manqué de peu d’être renvoyée. Tu ferais mieux de prendre tes études au sérieux.

– Quel rabat-joie, râla la concernée. Tout le monde n’est pas comme toi. Et si tu avais choisi de te spécialiser dans le flux pour lequel tu es affilié, tu penserais comme nous.

Xabiani se crispa. Ses yeux améthyste tranchaient franchement avec le gris clair des autres, indiquant une affinité pour le flux magique des âmes plutôt que pour l’air, ici étudié. Mais une affinité ne définissait pas pour autant l’utilisation que quelqu’un pouvait en faire, ni ses limites.

– Cela ne semble pourtant pas poser de problème à Rick, répliqua l’accusé.

Mes iris cuivrés ne traduisaient en effet pas une prédisposition pour la magie de l’air non plus.

– Je vous écrase tous quand vous voulez, déclarai-je avec un sourire pour que mes propos ne soient pas pris au sérieux.

Je n’en pensais pas moins pour autant. Sauf que j’utiliserais plutôt un mixte de flux auquel ils ne s’attendraient pas, concentrés comme ils l’étaient sur la magie de l’air, persuadés que c’était la meilleure forme.

– Il y a une foire qui s’est installée au village ça vous dit d’y aller ? suggéra alors Isha pour changer de sujet.

– Oh oui ! Trop bien ! se réjouit Lonève en sautillant.

– Hors de question, la coupa sa sœur aînée. C’est pas pour les mioches.

L’excitation de la petite fille retomba aussitôt.

– Mais Nalys, protesta-t-elle les lèvres tremblantes.

– J’ai dit non Eva, s’affirma l’adolescente les poings sur les hanches.

– T’es trop méchante ! cria Lonève avant de partir en pleurant.

– Déjà que je dois me la trimballer jusque dans mes études soi-disant parce qu’elle est douée, je ne vais pas en plus m’en occuper pendant mes heures de loisirs, grogna Nalys.

Je supposais qu’il ne devait pas être facile d’avoir une sœur deux fois plus jeune et deux fois plus douée. Nalys n’était pas mauvaise, ou elle n’aurait jamais été acceptée, mais elle était loin d’être extraordinaire. Le fait que Lonève fût éduquée par un maître de magie aussi jeune impliquait un grand potentiel. Et cela se voyait au cours des exercices. Lonève n’avait aucun mal à suivre si ce n’était qu’elle manquait un peu de maturité. Elle n’avait que sept ans après tout. Et franchement, je n’étais pas convaincu que Nalys ne fût pas tout autant immature.

– Tu viens avec nous Rick ? me demanda Caleo.

La proposition ne fut pas étendue à Xabiani qui après un regard dédaigneux s’éloigna vers la bibliothèque, probablement pour étudier. Lui non plus ne faisait pas partie de ceux qui étaient naturellement doués et devait mettre dix fois plus d’efforts pour obtenir le même résultat. Là non plus je ne pouvais pas me mettre à sa place. J’avais toujours été obligé d’étudier fermement, mais les résultats avaient toujours été là. Je n’avais certainement jamais rencontré de mur infranchissable.

– Rick ? répéta Isha devant mon manque de réponse.

J’hésitais. D’un côté, j’avais très envie d’y aller. De l’autre, je ne savais pas si j’avais le droit de quitter l’école de magie.

– Je ne sais pas, il faut que je demande l’autorisation à Darren, je suppose, déclarai-je finalement.

– À Darren ? firent-ils tous les trois surpris.

– D’ailleurs qu’est-ce qu’un néogicien fait là ? me demanda Isha.

J’haussai les épaules incertain. Non seulement je n’en avais toujours strictement aucune idée, mais je ne voulais pas non plus commettre d’impair. Était-il là pour me surveiller ? Me protéger ? Un mixte des deux ? Tout autre chose ? Après tout, il s’absentait de temps en temps pour faire je ne savais quoi, probablement une mission pour son Empereur.

– Et tu dois lui demander la permission ? insista Isha.

– Probablement ? errai-je.

Au vu de ma situation, je préférais la jouer prudent.

– Cela ne me dérange pas que tu y ailles, s’éleva soudainement la voix de Darren.

Nous sursautâmes dans un bel ensemble, Nalys lâchant même un petit cri pour l’occasion.

– Darren ? demandai-je car je ne le voyais pas.

Une ombre descendit sur nous. Nouveau tressaillement.

– Tu étais dans l’arbre ? demanda Caleo abasourdi.

– Oui, répondit le néogicien.

– Depuis combien de temps ? s’inquiéta Isha.

– Avant que vous n’arriviez.

– T’étais pas resté en salle de classe ? s’étonna Nalys.

– Non.

– Les néogiciens peuvent se téléporter ? me mêlai-je à l’interrogatoire.

– Non.

– Comment t’as fait alors ? exigea Nalys.

– Je n’ai rien fait de particulier, c’est vous qui n’avez pas prêté attention.

– Et qu’est-ce que tu faisais dans l’arbre ? désira savoir Isha.

– Je bricolais.

Epsilone
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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique - Mission #8 (suite)
le 24 April 2022 - 14:52

Il avait encore effectivement ses outils et pièces qu’il bidouillait dans la classe.

– Dans un arbre ? insista Isha.

– Oui.

– Tu n’étais pas mieux à travailler sur une table ? m’enquis-je.

– Si.

– Alors pourquoi avoir grimpé ? clarifiai-je.

– C’est un bon observatoire.

Pour nous avoir observés, il nous avait bien observés. Je n’insistai pas davantage, ne pensant pas pouvoir obtenir bien plus d’information de sa part. Je n’avais pas oublié qu’il était le bras droit de l’Empereur, malgré son jeune âge. Il ne devait pas divulguer n’importe quelle information, même s’il m’avait promis des réponses. Il ne s’y était jamais dérobé, néanmoins, il offrait rarement des réponses complètes pour autant. J’ignorais quelle partie était due à son statut et quelle partie était due à sa personnalité. Contrairement à moi, il semblait naturellement plus silencieux.

– Tu veux te joindre à nous ? lui proposai-je donc pour changer de sujet.

– Non merci, déclina-t-il. Passez une bonne soirée.

À cet instant, Lonève déboula toujours en pleurant et se jeta contre la jambe de Darren qui ne broncha même pas.

– Darren ! couina-t-elle. Nalys elle est trop méchante ! Elle veut pas que je vienne avec vous !

– Je n’y vais pas non plus, lui annonça Darren en posant une main réconfortante sur sa tête. Tu veux qu’on étudie la magie ou les runes ensemble ?

– Oh oui ! se réjouit aussitôt la petite fille en étouffant un dernier sanglot. Apprends-moi !

Darren entraîna Lonève vers l’intérieur.

– Nous voilà au moins débarrassé de cette enquiquineuse, se réjouit Nalys. Et puis quelle sotte. Comme si un néogicien avait quoique ce soit à lui apprendre sur la magie.

Je n’étais pas d’accord avec elle sur ce point. Au vu du nombre de livres que Darren avait parcouru sur la magie, il devait en connaître un rayon. D’un point de vue théorique. Tandis que je suivais les autres, je me demandais vaguement quel genre de professeur il était.

Le village n’était pas bien grand et la foire s’étalait uniquement sur la rue principale. Pour des jeunes qui avaient l’habitude d’étudier au milieu de nulle part, ces quelques stands étaient une bénédiction. J’en profitais moi-même à cœur joie. Enfin une pause qui n’avait pas besoin d’avoir de signification. Quelques heures sans se retourner le cerveau…

Je participai gaiement aux activités et tests culinaires. Apparemment, Caleo venait d’une famille fortunée et il était déjà convenu d’avance entre lui et les filles qu’il prenait la sortie en charge. Qu’il m’inclût m’arrangeait bien car je n’avais pas un crédit sur moi. Autrement, j’aurais dû me contenter de regarder.

J’observai avec attention l’amulette que je venais de gagner. Je ne ressentais aucun effluve magique en émaner. Elle était censée apporter de la chance. Très franchement, à part pour les êtres crédules, je doutais qu’elle ait quelque effet que ce fût. Je la rangeai donc avec indifférence dans ma poche. Pour m’apercevoir que la dite poche était déjà occupée.

Intrigué, j’en ressortis un petit sac de cuir. Je déliai la corde qui le maintenait fermé avant d’y jeter un coup d’œil. À l’intérieur se trouvait une poignée de crédits ! Ce n’était pas une grosse somme, mais c’était bien suffisant pour un adolescent participant à une foire. Mais comment ces pièces étaient-ils arrivés là ?

La seule réponse possible semblait être Darren. Après tout, c’était le seul au courant de ma situation et donc le seul à savoir que je n’avais pas un sou. Ce qui ne m’expliquait pas pour autant comment il m’avait donné cette bourse sans que je ne m’en aperçusse. Pour l’affaire de l’arbre, il avait affirmé que nous ne l’avions pas vu parce que nous n’avions pas prêté attention. C’était clairement le cas ici aussi.

Cette faculté à disparaître et réapparaître m’inquiétait quand même un peu. L’idée qu’il pouvait surgir de n’importe où à n’importe quel moment, s’approcher aussi prêt de moi sans que je ne visse rien, déclencha un long frisson de frayeur. Respirant un bon coup, je laissai ces sombres idées derrière moi. Je paniquerai plus tard. Pour l’instant, je voulais juste profiter de la soirée.

J’en profitai pour découvrir un peu mes camarades. J’avais jusque-là passé la plupart de mon temps dans l’ombre de Darren ou à étudier et n’avait que très peu interagis avec eux. C’était bien sympa de leur part de m’avoir invité. J’appréciai bien Darren et sa présence m’offrait toujours un sentiment de sécurité, cependant, ce n’était pas quelqu’un de très sociable et ce genre d’interactions me manquait un peu.

Par la suite nous rencontrâmes un autre groupe de jeunes. Je ne compris pas s’ils étaient du village ou s’ils n’étaient que de passage. Cela n’avait pas vraiment d’importance et je ne m’y attardai pas. Ce fut aussi à ce moment que nous nous lançâmes dans des défis que je qualifierais avec du recul de stupides. Sur le coup, je voulais juste m’intégrer et, après quelques boissons, les décisions qui suivirent me parurent tout à fait logiques et rationnelles.

Ce fut ainsi que Caleo et moi nous retrouvâmes à jongler avec des passants pour voir lequel de nous d’eux était capable d’en faire voler le plus. Les gens nous insultèrent copieusement tandis que nous riions à gorge déployée. Le flux se révélait capricieux et certains s’entrechoquaient. Au moins ne les laissai-je pas tomber comme Caleo. À moins que ce manque de concentration ne fût dû à l’alcool ? Impossible, j’étais bien trop doué pour qu’un peu de spiritueux ne distordît ma perception des flux ainsi.

L’un dans l’autre, je ne croyais pas que quelqu’un ait subi plus que quelques égratignures du fait de nos jeux. Il n’y avait pas de mal à s’amuser un peu. Nous fûmes quand même chassés de la foire. Les gens ne savaient vraiment pas accepter une bonne plaisanterie.

Nos amis d’un soir nous accompagnèrent jusqu’à l’école de magie. Nous nous effondrâmes à l’extérieur en ce qui ressemblait plus ou moins à un cercle. Une gourde jaillit de nulle part et commença à faire le tour.

– Fait sombre non ? commenta une fille. Lumière !

– Vos désirs sont des ordres votre Altesse, me moquai-je.

Puis je murmurai quelques mots de pouvoir. Une immense flamme jaillit au milieu du cercle, nous obligeant à reculer précipitamment pour ne pas être brûlés.

– Whaou ! s’exclama Nalys.

– T’es tout feu tout flamme ce soir ! rit un garçon.

On me donna la gourde. Je n’en pris qu’une lampée que j’eus du mal à ne pas recrachée tant le liquide me brûla la gorge.

– C’est ce machin qui s’embrase ! protestai-je.

Tout le monde rit. La gourde continua de circuler. Nous nous racontâmes des histoires sans queue ni tête. Mais cela ne faisait rien, nous restions euphoriques.

Plus tard, un bras fut familièrement passé autour de mes épaules, me rapprochant contre un corps inconnu. Des mots incompréhensibles me furent susurrés. Un éclat de rire m’échappa. D’autres mains se posèrent sur moi. Je me sentais bien.

Puis soudain je fus de nouveau seul. Une poigne ferme me remit sur pieds. Je me retrouvai face à deux iris luminescents. Darren. Étrange, depuis quand pensais-je à lui avant de penser « injecté » en voyant ces deux cercles anormaux ? Je ne me sentais même pas en danger.

Darren m’obligea à marcher. Je manquai de m’étaler. J’aurais sans doute chût si le néogicien ne m’avait pas rattrapé. Probablement afin d’éviter une répétition de l’incident, Darren modifia sa prise sur moi, supportant davantage de mon poids et surtout se retrouvant responsable de mon équilibre.

Plus nous nous éloignions, plus ma tête semblait s’alourdir. Un drôle de bourdon battait à mes tempes. Mon estomac commença à se contracter bizarrement. Chaque pas induisait une pression intense dans mon bas ventre qui devenait de plus en plus insupportable.

– Dw j… formulai-je tandis qu’un haut le cœur me prenait.

Je me retrouvai soudainement le corps plié en deux à cracher mes tripes. Seul l’étau de fer que Darren maintenait sur mes épaules m’empêcha de plonger tête la première dans cette mixture infâme qui continuait de sortir, brûlant mon œsophage au passage. Assez. Stop. Je n’en pouvais plus. Pitié. Cette sensation était atroce.

Quand enfin le supplice fut terminé, Darren me redressa et continua de me faire plus ou moins avancer. Le reste se déroula dans le flou le plus total. Je fus vaguement conscient que Darren me fît un brin de toilette pour nettoyer le vomit et l’alcool et qu’il m’obligeât à me déshabiller avant de me déposer sur mon lit puis de rabattre la couverture sur moi.

– C’est l’heure de te lever, reconnus-je la voix de Darren tandis que sa main me secouait gentiment.

– Drwr, râlai-je en remontant la couverture.

J’avais un mal de tête à me fendre le crâne.

– Debout, m’enjoignis de nouveau Darren sans pour autant élever la voix.

– Veux pas, déclarai-je.

– Tu dois te préparer pour aller en cours, expliqua-t-il calmement.

– Mal à la tête, geignis-je.

– Cela t’évitera peut-être la prochaine fois de consommer autant d’alcool. Tu as fait ton choix hier, à toi de l’assumer aujourd’hui.

– Si t’es pas venu avec nous c’était pour me voir souffrir, pas vrai ? l’accusai-je.

– Non. C’est juste que ce genre d’activité n’a jamais eu d’intérêt pour moi, avoua-t-il.

– Pourquoi tu m’as laissé partir alors ? demandai-je intrigué et un peu plus éveillé.

– Je sais que ce genre de réunion fait partie de la vie des adolescents, déclara-t-il. Même si je ne l’apprécie pas moi-même, il n’y a aucune raison que tu ne puisses pas y prendre part et profiter de cette expérience commune.

Commune. Commune… Une image de la veille rejaillit dans mon esprit.

– Oh non… Qu’est-ce que j’allais faire… réalisai-je.