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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique

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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique - Mission #3 (scène bonus)
le 20 February 2021 - 17:40

Scène bonus #3



– Alors qu’en penses-tu Darren ?

– C’est une robe de soirée, répondit le jeune homme d’un ton plat. Qualifiée de jolie suivant les standards de la Société.

Sur un mannequin reposait effectivement une toilette bleu céruléen. Des voiles superposées cachaient élégamment les jambes, des broderies argentées soulignant la fin de chaque pan se terminant par une couture accentuant la taille sans qu’une ceinture ne soit nécessaire. Un décolleté en cercle cachait modestement la poitrine et une partie des épaules, tandis que l’échancrure dans le dos était plus révélatrice. L’ensemble formait un étrange contraste entre le chaste et l’allusif.

– Tu peux même employer superbe comme adjectif.

– D’accord, acquiesça sans problème Darren.

– Le modèle est de Lefregal, fut précisé pour la culture générale du jeune homme.

La mode n’était pas un domaine dans lequel Darren était particulièrement versé, mais ce grand nom de la couture ne lui était pas inconnu.

– Je ne comprends néanmoins pas ton point Keynn.

– Elle est à ta taille, commenta l’Empereur.

– Tu veux que je me déguise en fille, conclut Darren ne montrant ni surprise ni outrage devant la requête.

– J’ai besoin d’une escorte, expliqua Keynn.

– Les mesures habituelles pour ta protection sont insuffisantes.

– C’est plutôt pour une mission de reconnaissance, développa le numéro un de l’Empire.

– Ça ne pourra pas être discret, releva Darren. N’importe quelle femme à ton bras sera indubitablement scrutée. Tous les regards seront braqués sur elle.

– C’est l’objectif. La lumière est parfois la meilleure alliée pour se dissimuler.

– C’est vrai, conclut Darren après réflexion. Pourquoi moi ?

– Je ne peux pas demander ce genre de service à Skoselth.

L’image du corps aux muscles surdéveloppés de Skoselth enveloppé dans la robe céruléenne s’imposa dans l’esprit du jeune homme. Si la représentation le dérangeait, personne n’aurait pu l’affirmer, tant son visage demeurait éternellement impassible.

– Il ne serait en effet pas crédible dans ce rôle, acquiesça Darren. Toutefois tu as des femmes teknögrades.

– Je n’ai personne de disponible pour ce genre de mission. Il est question d’une apparition éphémère, le temps de quelques soirées. Ta stature actuelle te permettra aisément de passer pour une femme, d’autant plus avec cette coupe qui cachera ou mettra en valeur certains de tes attraits. Et par la suite, une fois que tu auras fini de grandir et pris une carrure plus masculine, personne ne pourra faire le lien entre elle et toi. Cela donnera du pain aux journalistes et occupera l’esprit des gens pour quelques temps par la même occasion. Ta tâche consistera simplement à rester à mes côtés. Je m’occuperai des conversations. Tu peux te charger de cette mission ?

– Pour toi, je le ferai, déclara Darren comme une évidence.

– Merci, je sais que tu sauras t’en acquitter, répondit Keynn en lui déposant un baiser sur la tempe et en lui ébouriffant les cheveux affectueusement.

Le jeune homme accepta le geste de son Empereur sans arborer ni embarras ni plaisir.

– Tes résultats pour Memoria sont arrivés, annonça Keynn. Tu es classé soixante-quatrième.

– J’ai trop bien réussi ? demanda le jeune homme.

– C’est un classement élevé néanmoins tu ne sors pas du lot, lui assura Keynn. Tu aurais certes pu faire moins bien mais ton résultat reste satisfaisant.

– Quel est l’objectif de mon intégration à Memoria ?

Le jeune homme avait passé les épreuves d’entrée à l’Académie quand son Empereur le lui avait demandé, comme il le lui avait demandé, sans lui demander pourquoi.

– Deux raisons. Avoir ton retour sur mon académie et pour te sociabiliser, répondit Keynn. Cela te fera du bien de te mêler à des jeunes de ton âge.

– Ils seront tous plus âgés que moi, commenta Darren sans pour autant protester.

Il avait juré une obéissance totale à Keynn Lucans et ne se permettrait pas de douter d’un ordre de son suzerain.

– La différence est faible et tu es plus mature qu’un adolescent de seize ans, tu t’intégreras sans problème, balaya Keynn d’un geste de la main. Tu t’es renseigné sur Memoria ?

– Oui.

– Tu as une idée du cursus que tu souhaites prendre ?

– Non. Que souhaites-tu que je suive ?

– Je n’ai pas de préconisations particulières. Tu es libre de choisir ce qu’il te plaît. C’est l’occasion de compléter ton éducation et de découvrir d’autres domaines. Peut-être serait-il plus profitable pour toi de choisir une autre branche que soldat. Enfin, il te reste encore un semestre pour te décider.

– Je réfléchirai à ce qui te sera le plus utile.

Epsilone
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[NÉOGICIA] Une teinte terne et métallique - Mission #4
le 16 March 2021 - 22:00

Mission #4 – Traîtres



Le ciel était carné de rosaphir, des gouttes traversaient le dôme de plus en plus fort, les bâtiments s’élevaient toujours plus haut, Centralis se densifiait jour après jour, les mômes braillaient, les mères récupéraient leurs enfants à grands renforts de cris… J’étais d’une excellente humeur.

À vrai dire, j’étais rarement de mauvaise humeur, cela demandait trop d’énergie. Je préférais prendre les événements comme ils venaient et en tirer le meilleur parti. Il y avait toujours un point positif même dans la situation la plus désastreuse.

Ce jour-ci, j’avais une raison plus particulière d’être joyeux. J’étais en mission avec le gamin. La chance me souriait ! Cela me paraissait une éternité qu’une telle occasion ne se fût présentée.

Je poussais la porte de la taverne à laquelle je lui avais donné rendez-vous. Mon regard balaya l’assemblée de néogiciens qui s’étaient réfugiés des mauvais éléments et prenaient maintenant le temps de boire et de papoter.

Je repérai le gamin à mon second passage visuel. Il exagérait quand même, il aurait pu me faire signe. Je savais qu’il savait que j’étais là. Je me dirigeai à grandes enjambées vers lui et le saluai d’une bonne frappe sur l’épaule. Cela lui apprendrait à m’ignorer.

– Salut gamin !

Il encaissa sans broncher. Sans doute devait-il s’attendre à cette action de ma part.

– Puisque tu es là allons-y, me répondit-il en se levant.

– Quoi ? Même pas un petit bonjour ? me récriai-je faussement blessé. Et puis je n’ai même pas encore pris un verre.

– Bonjour Berkmeër. Tu es en retard. J’ai eu le temps de finir ma sambouillante en t’attendant. Sur ce, allons-y.

– Tatata, fis-je. On ne va pas partir si vite. Je t’offre une furiblonde.

Et pour appuyer mes propos, je pressai son épaule pour l’encourager à s’asseoir. Il devait lui aussi être dans un bon jour car il se laissa faire et ne protesta pas. Enfin, le gamin ne protestait jamais. Il faisait ou il ne faisait pas. Il ne perdait pas de temps à discutailler.

Je commandai deux furiblondes et commençai la conversation. Ce n’était pas le gamin qui le ferait. S’il n’ignorait personne et répondait à toutes les questions, il n’était pas bavard. Il n’initiait une discussion que s’il y trouvait un intérêt.

– Alors gamin, ça fait un bail qu’est-ce que tu deviens ?

– Toujours la même chose, répondit-il laconique.

– Tu n’as toujours pas de copine ?

– Non.

– Ou de copain ?

– Non.

– Un smourbiff peut-être ?

– Non.

– Un gamin de ton âge a forcément quelqu’un.

– Non.

– Tu peux bien le dire à ton oncle préféré.

– Non.

– Non tu ne veux pas me le dire ou non je ne suis pas ton oncle préféré ?

– Berkmeër, il ne s’est rien passé de particulier depuis la dernière fois que je t’ai vu. Ma situation n’a en rien changé. Je n’ai donc rien à te raconter.

Il éludait ma question…

– Qui est ton oncle préféré ? insistai-je donc.

– Pour autant que je m’en souvienne, je n’ai pas d’oncle.

– Allez, tu sais très bien de quoi je veux parler.

Comme il ne répondait pas, je poursuivis :

– Tu peux me le dire juste à moi, je ne le répèterai à personne.

– Menteur.

– Quoi ? Tu ne me fais pas confiance ?

– Pas avec ce genre d’information. J’ai fini. Allons-y.

Et s’en rien ajouter de plus il se leva. Je me dépêchai de finir ma furiblonde. Je savais que cette fois il ne m’attendrait pas.

– Pas la peine d’être si pressé de retourner sous la pluie gamin, m’exclamai-je en le poursuivant.

L’averse était encore plus drue qu’à mon arrivée. Je m’empressai de mettre ma capuche pour éviter d’être complètement douché.

– Pour une fois que la mission n’est pas urgente, on pourrait prendre un peu le temps de discuter, commentai-je.

– Tu sais bien que ce n’est pas mon point fort, me répondit le gamin.

Je pris cette intervention avec positivité. Il m’avait parlé sans que je ne lui posasse une question.

– Sérieusement, tu as quelqu’un à qui te confier ? m’enquis-je.

– Toi comme moi sommes tenus au plus grand secret, me rappela-t-il. « Me confier » n’est pas acceptable.

– Je ne te parle pas de livrer les secrets de l’Empire, le corrigeai-je. Simplement d’avoir quelqu’un à qui parler, à qui confier tes tracas quotidiens. Et puis, si vraiment ça entre dans le confidentiel, tu nous as nous. Tu es des nôtres, gamin, mais tu es encore jeune.

– Vu que vous m’appelez tous gamin, je ne risque pas de l’oublier.

– Même dans cinquante ans tu seras toujours notre gamin, ris-je.

– Je n’en doute pas.

Il affichait un léger sourire, alors je n’insistai pas.

– Après notre ballade, ça te dit de venir dîner chez moi ? offris-je.

– Si tes placards sont aussi vides que d’habitude, on ne risque pas de manger grand-chose, commenta le gamin.

– Suffit de faire les courses avant, contrai-je.

– Je n’ai rien de prévu, m’informa-t-il ce que je pris pour une réponse affirmative.

– Super ! Tu pourras nous faire ton ragoût de brouton !

Le ragoût du gamin était génialissime. Quand le morceau de viande parfaitement cuit fondait en bouche libérant tous les arômes… J’en salivai rien que d’y penser.

– Si on ne rentre pas trop tard, accepta-t-il. Il faut une heure de cuisson sans compter la préparation.

Génial ! J’aurais même des restes pour la semaine.

– Qu’attendons-nous ? Accélérons ! me réjouis-je.

Ce qui était bien avec le gamin, c’était qu’il n’était pas du genre à faire des commentaires inutiles. Il ne prendrait donc pas la peine de me remontrer que c’était moi qui traînais depuis le début de cette affaire.

– Je me demande quand même pourquoi Keynn nous envoie nous plutôt qu’une simple patrouille, songeai-je à voix haute.

– Beaucoup d’incidents ont eu lieu dernièrement, même si les patrouilles habituelles n’ont rien relevé d’anormal, commenta le gamin. Keynn pense qu’il y a plus derrière ces incidents d’apparence anodine.

– Nox doit également être à la ramasse…

– Je l’ignore. Je ne me mêle plus de ses affaires.

Je grimaçai de sympathie. On sentait à son ton que le gamin gardait une rancœur particulière pour le numéro deux de l’Empire. Connaissant leur passif commun, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Peu de personnes appréciaient le frère de l’Empereur de manière générale, le gamin avait une raison personnelle. Je ne pensais pas qu’il lui pardonnerait un jour, fût-ce dans cinquante ou mille ans.

Avec la pluie qui tombait sur le pavé, je faillis ne pas l’entendre. Le bruit d’une gâchette qu’on pressait. Je me jetai à terre, observant le gamin faire de même. Nous roulâmes sur le côté pour éviter le déluge de balles et prîmes abris dans une ruelle adjacente. Quelqu’un nous y attendait. Le gamin dévia son arme d’un coup de pied puis je le maîtrisai facilement, utilisant une paire de menottes pour l’attacher à un poteau commodément situé.

Le gamin n’avait pas attendu de voir le résultat de l’opération, me faisant entièrement confiance pour gérer la situation. Il était retourné au coin de la rue et avait déployé son sniper, habituellement dans son dos et plié en trois parties. Une arme d’une excellente qualité. Il l’avait conçue et fabriquée lui-même.

Malgré le mauvais temps, des cris de douleurs parvinrent jusqu’à nous. Le gamin devait faire bons nombres de dégâts dans le camp d’en face. L’inconvénient de son fusil était qu’il utilisait des projectiles en métal plutôt que de la rosaphir. Le gamin devait donc recharger entre chaque tir. Puis il cessa.

– J’en ai compté cinq, m’informa-t-il. Trois sont touchés. Un d’entre eux est mort. Le deuxième est grièvement blessé, peu de chance qu’il soit encore une nuisance. Le dernier est touché à l’épaule. Il est diminué mais encore opérationnel. Pour l’instant ils se sont repliés.

– Ok. Garde un œil sur les environs pendant que j’interroge notre prisonnier, décidai-je.

Notre prisonnier n’avait pas grand-chose à révéler. En revanche, il avait beaucoup de revendication et une forte opinion sur la manière dont l’Empereur gérait notre faction.

– Rien d’intéressant à en tirer, conclus-je. Je préviens une patrouille pour qu’ils viennent le récupérer. Et de ton côté gamin ?

– Vous osez utiliser des enfants ?! se révolta notre prisonnier.

Je l’assommai d’un coup sur la tempe pour le faire taire.

– Ils n’ont pas bougé, répondit le gamin. Soit ils espèrent des renforts, soit ils vont tenter une action désespérée. Probablement pour récupérer l’autre.

– Allons les cueillir dans ce cas, souris-je férocement.

– Je te couvre, acquiesça le gamin.

Je leur tombai dessus sans qu’ils ne s’y attendissent le moins du monde. La récolte fut bonne, les fruits mûrs à point. Comme promis par le gamin, l’un d’eux ne respirait plus et un autre ne tarderait pas à rejoindre son copain si la tache de sang qui s’étalait sur ses vêtements était d’une quelconque indication. Le dernier à avoir reçu une balle n’était en revanche absolument pas opérationnel. Il aurait pu l’être s’il ne geignait pas pitoyablement en s’accablant sur sa blessure.

– Une triste équipe qui nous attaque, commentai-je. Je pensais au moins qu’on en aurait des bons.

– Ce sera pour un autre traquenard, fit le gamin cynique.

– La patrouille ne devrait pas tarder, on continue ?

Il hocha la tête et nous reprîmes notre promenade comme si rien ne s’était passé. Après tout, cette escarmouche n’avait été que broutille.