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Les Plumes d'Olydri

10 réponses - Page : 1 sur 1

Les Plumes d'Olydri
le 13 June 2013 - 16:56

- Mais siii, tu vas voir, il est extra, ce jeu !
- Boah, tu sais, les MMO, c’est un peu tous les mêmes… J’y joue un mois, et puis voilà…
- Ouais, parce que tu joues tout seul. Mais Horizon, c’est un jeu où t’y arriveras pas en solo. Et puis tu vas voir, tu trouveras plein d’idées bien débiles, à faire…
- Je te prends au mot, là ! Bon, allez, fais-le-moi tester, ton jeu ! »

Nicolas était chez son ami. Alexis, dit Lex, habituellement du genre à se la jouer calme et pondéré, parlait aujourd’hui en faisant de grands gestes, les yeux pétillants, et Nicolas s’attendait presque à le voir sautiller sur place. C’est aussi pour ça que le jeu le tentait. Il le voyait rarement dans cet état.

Ils s’installèrent devant le bureau où Alexis avait fait la même installation que chez Nicolas quelques mois auparavant, à savoir deux ordinateurs reliés entre eux et à internet. Pour les parties en multijoueurs, c’était quand même le mieux.
- Le jeu est installé sur les deux machines. Tu crées ton perso et tu me rejoins. Je vais à la plaine de Centralis, là où il est probable que tu apparaisses.
- Euh, ok. Je fais quoi, comme perso, comme faction, c’est quoi ton perso… Tu me lâches dans la nature, là !
- Ah, oui, pardon. Alors, pour la faction, je suis dans l’Empire. Pour le perso, ce que tu veux. Et quand à mon pseudo… Tu le reconnaîtras quand tu le verras. J’avais pas d’idées, j’ai mis le même que d’hab.
- Je rêve… Tiens, Néogicien, ça a l’air fun. En plus j’aime bien le steampunk… Tu peux avoir deux pistolets ?
- Ouais, mais faudra que tu aies la compétence qu'il faut. Ah, t’as déjà trouvé comment le personnaliser… Tu sais que tu pourras garder cette apparence, même si tu trouves du stuff plus efficace que le matos de départ ?
- Hey, première nouvelle. Tant mieux. J’aime bien ce que j’en ai fait. Tu trouves pas qu’il ressemble à Clint Eastwood, comme ça ?
- Mouais. Clint Eastwood a jamais eu les cheveux longs.
- Ouaaaais, mais ça c’est ma ptite touche perso…
- Bon, allez, donne-lui un nom, et go !

Le personnage de Nicolas arriva sur la plaine. Il avait un pantalon de cuir noir, une chemise à carreaux avec un petit gilet de cuir, et surtout un grand poncho tiré tout droit du western « Pour quelques dollars de plus ». Son personnage avait le même chapeau, et il avait rajouté par-dessus des lunettes de soudure (pour faire plus steampunk), qui rendait le personnage un peu dépareillé. Son personnage avait les cheveux longs, attachés en queue de cheval basse, comme Nicolas dans la vraie vie. Et le nom du personnage était Melkov.
Il chercha sur la plaine le personnage de son ami, et s'arrêta net en face de Vanyar Snorre, paladin de niveau 7.
- Ah, ouais, quand même. Quand tu dis que t’as pas d’idées… Je pensais que tu tenterais quand même de mettre, je sais pas, moi, un accent, un trema…
- Non, non. Il est très bien comme ça.
- Niveau 7 ? Je vais te retarder pour tes montées de niveau, non ? Tu sais, j’aime pas trop me rusher, je préfère vadrouiller… Comme ça, en plus, je m’améliore dans la maîtrise du perso.
- Je ne suis pas pressé. Je ne cherche pas à devenir niveau 100 tout de suite. Et de toute façon, il faudra qu’on soit plusieurs pour passer les niveaux de la tour Galamadriabuyak.
- La quoi ?
Vanyar expliqua à Melkov les montées de niveau, tout en entrainant le personnage à la découverte de la plaine de Centralis, et des quêtes bas niveau.

Soudain, le téléphone de Nicolas sonna. Il sursauta, tellement absorbé dans le jeu qu’il n’avait pas vu le temps passer. Il fit signe à Lex de s’arrêter, et décrocha :
- Allo ?
- T’es où ? C’est pas que je m’inquiète, mais il est bientôt minuit. Je suppose que je ne t’attends pas pour manger ?
- Erika ? Oh, je suis désolé m’amour, j’étais chez Lex, et…
- Et tu n’as pas vu l’heure défiler… Fais-lui la bise de ma part ! Tu veux rentrer quand ?
- Euh, ben… Je vais y aller, de toute façon, on bosse demain… Je vais être en mode zombie, comme d’hab, mais bon.
- Ok.

Il raccroche, l’air embêté. Alexis attendait patiemment la fin de l’appel :
- J’avais pas vu qu’il était si tard, désolé.
- Non, c’est bon. Erika te fait la bise, au fait. Elle s’inquiétait plutôt à cause de l’heure.
- Tu voudrais pas lui faire tester le jeu ? » demanda Alexis, l’œil de nouveau pétillant d’intérêt.
- Je lui proposerai pas comme ça. Avec elle, c’est le meilleur moyen de la braquer.
- Comment ça ? C’est juste un jeu…
- Comment dire… Erika va commencer le jeu, probablement faire un personnage orienté soin, trouver le jeu génial, me demander d’y jouer avec elle, et le jour où je ferais un perso, elle le trouvera tellement fort qu’elle dira « Oh, je sers plus à rien » avant de s’en désintéresser et définitivement arrêter de jouer. Elle me l’a fait tellement souvent, je la connais par cœur…
- Ah, quand même…
- Mais je suis sûr qu’il lui plairait, ce jeu… Vais tenter la psychologie inversée. Est-ce que ça te dérange que je joue juste chez toi ?
- Bah non, mais tu vas pas avancer beaucoup, quoi…
- Mouais… Ben j’y jouerais aussi quand elle sera pas là, alors.
- Elle bosse pas au même endroit que toi ?
- Si, mais elle a des horaires décalés. Vais jouer serré, mais je suis certain que si elle apprécie le jeu, ça peut être parfait pour elle.
- On dirait quand même que tu parles d’apprivoiser une bestiole…
- Tout est une question de tactiques. Bon, c’est pas tout, ça, mais va falloir que j’y aille.

Sur la route qui le menait à son appartement, Nicolas réfléchissait à la manière de faire arriver Horizon dans son foyer. La réponse lui arriva d’elle-même quand il rentra dans son appartement :
- Mon Coeuuuuur , j’ai vu une super pub, à la télé. Un jeu, chuis sûre qu’il te plairait… Tu voudrais pas qu’on achète Horizon ?
Nicolas prit la voix blasée qu’il avait préparé pour l’occasion :
- Mouais, je sais pas, faudra voir… On a plein de jeux pas finis, encore…
- Ouais, mais moi, j’y joue pas à tes jeux… Celui-là, il a l’air d’être pour tout niveau… Dis, dis ?
- Ben je l’achète, mais pour toi, alors. Pas trop envie de jouer à ça en ce moment…
- Ouaiiiis ! Youpii !
- Mais pas tout de suite, hein. On a pas encore les finances. On voit ça le mois prochain ?
- Rhoo, ça va être long, fait Erika d’un ton dépité. Ce qui confirme à Nicolas qu’il a pris la bonne décision. Ainsi, elle sera encore plus enthousiaste à l’idée de jouer.

- Ma chérie, ce soir, je rentre tard, Lex et moi on a une partie en cours…
- Ok, pas de soucis. De toute façon, j’ai une série à regarder.
C’était pratique, elle ne posait même pas de questions. Aussitôt arrivé chez Lex, ils se reconnectèrent sur Horizon, reprirent leur avatar, et repartirent en chasse.

Vanyar Snorre ayant commencé à jouer seul, avait décidé qu’il serait un paladin non-spécialisé. Ainsi, il pouvait autant se soigner que tanker, si besoin. Il avait réussi à se dénicher des bottes en métal, ainsi que les gants, mais le reste était pour le moment en tissu. Il avait une tunique blanche brodée, avec une ceinture rouge assortie à son écharpe, et un pantalon en cuir brun. Lui aussi avait les cheveux longs, comme Alexis dans la réalité.
- Bon, pour le moment, on est pas super équipés, donc attends avant de te lancer dans les défis loufoques.
- Ouais, de toute façon, pour le moment, j’ai pas de compétences qui me permettent quoi que ce soit. C’est à partir de quand, déjà, qu’on peut se choisir des métiers ?
- Dix, par là. T’as déjà une idée de ce que tu comptes faire ?
- Pas vraiment, je ne sais même pas ce qui est disponible. Bon, hier on a lâché le jeu, on avait récupéré les poils de poutruffe, c’est ça ? Il fallait les rendre à Jolar le troubadour, pour qu’il se fasse un nouvel instrument de musique… Me demande bien ce que ça peut donner, d’ailleurs… Allez, go ! Je t’aurais rattrapé vite fait !
- Quand ce sera le cas, je testerais bien un truc, moi…
- Quoi donc ?
- Ben, le donjon le plus facile d’Horizon, le Donjon de Mortegarde, est pour joueur bas niveau, mais ils suggèrent qu’on y aille à quatre. Je me demande si, entre toi et moi, a niveau un peu plus haut, on peut pas se le doser…
- Ouh, tu sais comment me parler, toi ! Tu penses donc qu’on a une chance ?
- Ben, je soigne, tu bourrines à distance, et s’ils s’approchent trop, je peux toujours attaquer aussi… Si on prévoit suffisamment de potions de mana et de vie, ça devrait passer.
- On y go, on y go ! Je veux tenter ma chance, moi !
- Nan, il faut quand même qu’on soit niveau max avant la tour galamadriabuyak pour tester à deux. En attendant, si tu veux faire du donj’, faut qu’on se propose comme mercos. Sachant qu’il y a pas beaucoup de bas level, en ce moment.
Nicolas, et par son entremise Melkov trépignait d’impatience à l’idée de faire une quête un poil plus évoluée. C’était bien de découvrir Olydri, mais Alexis lui avait dit qu’il ne commencerait à avoir des compétences vraiment sympa qu’au niveau 10. Or, avec la quête qu’il venait de rendre, ça le poussait toujours au niveau… 3. Il soupira, et partit en quête d’une nouvelle mission. Alexis jouait un peu dans son coin, lui redonnant de la vie quand il avait besoin, tout en cherchant des quêtes de son côté aussi.
- Melkov, regarde sur le canal. Quelqu’un cherche deux personnes supplémentaires pour une instance bas level. Vu la configuration du groupe, ça doit être celle de la dératisation de Puinetourne. Je nous inscris !
- Dératisation ? Tu vends du rêve, mon vieux…
- Quand tu verras la tête des rats…

Arrivés au village de Puinetourne, et en avançant près du moulin, ils virent deux personnage, un druide et un guerrier, qui attendaient patiemment.
- C’est vous qui voulez faire l’instance ?
- Ouaip. Lui c’est Castor, dit le guerrier en pointant le druide du doigt, et moi c’est Kräken.Je vous préviens, c’est du one shot, hein ? On a déjà notre guilde, c’est juste qu’on voulait tenter une nouvelle classe.
- Ok, pas de lézard. Qui lance la quête ?



Édité le 05 March 2014 - 11:21 par Klariel
Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 24 June 2013 - 00:25

- On vous attendait, répondit Castor. C’est parti.
Ils se levèrent et s’approchèrent tous du meunier qui se tenait la tête, à côté de la porte de son moulin.
- Hola mon brave ! Que se passe-t-il, quelle mine horrible vous avez là ! » S’écria Melkov, Nicolas étant entré à fond dans son personnage. Autant Vanyar joua le jeu immédiatement, autant les deux autres joueurs restèrent cois.
- Mes pauvres enfants… Ils n’auront pas de quoi manger ce soir… Et je suis à la rue… Et la ville est bientôt condamnée…
- Rassurez-vous, meunier. Moi et mes compagnons d’armes, nous sommes arrivés. Et vous voyant si contrit, nous accourons pour vous aider
- Vanyar, ça veut pas dire ça, contrit…
- Pas grave, ça marche sur le pauvre bonhomme.
- Ah, mes sauveurs ! Des… rongeurs ont envahi mon moulin ! Je n’ose même plus y entrer !
Le PNJ part dans un discours pleurnichard sur à quel point sa vie est finie, mais se fait couper la parole par Castor qui déclame l’habituel « Quête acceptée »
Le guerrier ouvre la porte, suivi par Vanyar, Castor et Melkov, qui fait tourner ses pistolets entre ses mains, même s’il ne peut tirer qu’avec une seule arme à la fois pour le moment.

L’intérieur du moulin est sombre, et le comité d’hygiène ne donnerait certainement pas son accord pour que la farine produite là serve à nourrir qui que ce soit. De plus, on entend des grognements sourds venus du fond de la pièce.
- Bon, je sais pas si vous connaissez déjà la quête, vu que c’est des rerolls, je suppose, mais Melkov la connait pas, alors si on peut juste faire temps mort le temps que j’explique ?
- Comme tu veux, soupire le guerrier. Le début est facile, sinon, j’attaque, et vous nous rejoignez quand vous voulez ?
Il n’attend pas de réponse, et part. Vanyar dit rapidement :
- C’est pas des rongeurs habituels, c’est des rats-garous. Donc ceux au niveau un du moulin sont pas très gros, mais après, on va dans la cave, et ils deviennent de plus en plus mastoc. Comme on ne peut pas sortir avant d’avoir fini la quête, économise tes balles, nous sors pas les attaques spéciales sur les monstres de début, ok ?
- C’est tout bon pour moi ! Allez, Cortex, Minus, sortez de vos cachettes ! Les frères Warner sont là !
- Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans ton rôle, abruti ! » rage le druide « Tu vas aggro tout le donjon, comme ça !
- Oh, ça va, si on peut même plus rigoler… Détends-toi, le castor, c’est un jeu… » Melkov en profite pour tirer une rafale sur un rat qui fait la taille d’un avant-bras, et qui allait attaquer le druide. Ce dernier ravale une insulte et tourne le dos à Melkov, qui hausse les épaules en rigolant, et continue à canarder toutes bestioles contrevenant à la charte de l’hygiène. Vanyar va pour dire quelque chose, quand Alexis entend Nicolas chantonner. Se penchant vers l’ordinateur de Nicolas, il comprend les paroles, et rigole à son tour :
- There something strange, in the neighborhood ? Who you gonna call ? RAT BUSTEER !
Vanyar fredonne aussi en chœur, et se rend compte que Melkov tire en rythme, et voire même que le rythme de la chanson lui permet de ravager les rangs des monstres. Au départ un peu inquiet quant au sort de son ami, débutant dans le jeu, il est rasséréné et fonce au combat, bouclier levé.

Les quatre joueurs ont tôt fait de nettoyer l’étage supérieur, et trouvent derrière la meule un passage menant vers les profondeurs.
- Bon, le comique, là, jusqu’ici, c’était tranquille, mais maintenant, on y va doucement ! Pas envie que mes premières dépenses soient pour réparer mon équipement.
Alexis rajoute :
- Tu vois les hommes-rats, dans Marteau de guerre ? Ben là, on a eu la troupaille. Au sous-sol, on a les grogros, par paquets de trois. Et au sous-sol encore en dessous, on a les vétérans.
- Et tout en bas, on a la monstruosité à base de rats cousus, comme dans Marteau de Guerre ? Ils avaient pas d’idées ?
- Non, non, c’est autre chose, tu verras bien…

Le sous-sol en dessous a visiblement été creusé à la main, et surtout, à la va-vite. Quelques cadavres humains à moitié dévorés indiquent que d’autres aventuriers ont tenté la même expérience et ont misérablement raté. Des poutres de soutènement sont plantées çà et là, mais c’est plus ou moins une ligne droite. Melkov comprend donc que si on ameute les ennemis, c’est la totalité du niveau qui arrivera. Pourtant, le Guerrier décide de lancer son cri de provocation, et en cinq secondes, des masses d’Hommes-rats, plus grands que des humains normaux et surtout beaucoup plus baraqués, foncent dans le couloir.
- Bon, avec deux heal, on a de quoi s’en tirer, si le néo fait son boulot » crie le guerrier, avant de foncer dans le tas. Melkov serre les dents, pince les lèvres de mécontentement, avant de dire :
- En même temps, rater des mastodontes pareils dans un couloir, faut le faire… Mais c’était bien la peine de chouiner à l’étage précédent ! Évite de planter ta pelle à tarte dans les murs, tu risques d’en avoir besoin !

La suite du combat se fait dans le silence des joueurs, trop concentrés sur leur survie pour se lancer des piques. Au plus fort de la bataille, le téléphone portable de Nicolas sonne, et un bref coup d’œil à l’écran lui apprend qu’il s’agit d’Erika.
- Argh, elle choisit bien son moment…
- Qu’est-ce qu’il y a ? » demande le druide, qui commence à être à court de mana pour soigner les deux bourrins. Vanyar, lui se dépatouille pas trop mal, entre soin, bouclier et frappe dès que son attaque la plus puissante est disponible.
- Rien qui ne te concerne »,lui répond sèchement Melkov. Alexis avait entendu le téléphone sonner et avait probablement compris de qui il s’agissait, et Nicolas n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet avec les autres. « on voit la fin de la vague de monstres, là ?
- Ouais, encore six ou sept et on est bons…
- Tant mieux, je suis OOM », geignit le druide. Décidément, pense Melkov, dès qu’ils avaient fini ce donjon, ils se débarrasseraient de ces deux-là…
Après en avoir massacré ses bestioles, il coupe le micro un instant et souffle à Alexis « T’en as beaucoup, des comme ça ? C’est même pas drôle de jouer avec eux… » Alexis hausse les épaules, répond « Des boulets, tu en trouveras partout… J’espère juste qu’ils vont pas te couper la cinématique du boss de fin… »

Il n’y avait pas grand-chose à récupérer sur les cadavres d’hommes-rats. Melkov nota tout de même que les bêtes portaient des rudiments de vêtements… Des guenilles, mais tout de même. Certains avaient des bracelets de cuir, également. Ce qui semblait vouloir dire que les hommes-rats ne faisaient pas qu’obéir aux ordres, ils avaient un minimum de volonté, pour s'habiller…
- Bon, on arrive à la salle finale. Castor, Kräken, je suppose que vous l’aviez déjà faite, la quête, mais vous pouvez laisser découvrir la scène finale à Melkov ?
- Bah, de toute façon, c’est la première fois avec ces persos, donc on peut pas la passer… Mais c’est tout con, en fait, va y avoir…
- On descend ! » coupe Vanyar, refusant de voir son ami se faire spoiler l’histoire. Alors que jusqu’ici, ils avaient laissé le guerrier passer devant, il prit l’échelle au fond du couloir, qui descendait encore dans les tréfonds de la terre.
La cinématique commença dès qu’ils eurent posé le pied sur le sol de la dernière cave. Cette dernière était très grande, et les murs étaient remplis de cages, ou on entendait des sanglots… humains ? C’était une sorte de laboratoire, avec au fond, un homme en robe noire à broderies rouges alambiquées, remontant jusque sur la capuche qui lui masquait le visage jusqu’au menton. Mais comment il fait pour voir ce qu’il fait, ce mec ? pensa fugitivement Melkov. Mais le mage les avait remarqués. Il releva sa capuche, et fit un geste de la main, couverte de particules de mana. L’entrée de la grotte devint bleue, et Vanyar précisa à Melkov qu’il s’agissait d’un bouclier magique, qui s’arrêtait à la fin de la cinématique. Le Mage les regarda en ricanant :
- Encore des volontaires pour servir les plans de la Coalition ? Décidément, vous n’apprenez jamais. Vous êtes et resterez des rats !
- Des rats ? Attends, ceux qu’on a tué jusqu’ici…
- Ah, vous les avez tués ? Bah, vous prendrez leur place ! J’ai toujours besoin de nouveau matériaux pour mes expériences.
- Mais c’est quoi le but… Je ne comprends pas…
- Bien entendu. Le plan est juste trop évolué pour un pauvre niais de l’Empire. Puinetourne, ainsi que quelques autres villes de l’Empire sont réputées pour faire parvenir le ravitaillement à travers le continent. Hommes-rats dans ces villes égal panique plus moins de ravitaillement, égal affaiblissement de votre faction. Et il ne restera qu’au général Helkazar à cueillir plus tard votre faction tellement diminuée et affamée qu’elle ne résistera même pas.
- Ces gens, que tu as transformés… y a-t-il moyen de leur rendre leur forme d’origine ? En te faisant manger tes dents et ta capuche, comme ce que j’ai très envie de faire, par exemple ?
- Ha ha ha… Pauvres fous ! Vous croyez être de taille contre moi ? La magie est ma maîtresse, mon art ! Mes sorts sont irréversibles ! Et vous allez bientôt en faire les frais…

Le guerrier et le druide parlaient de leurs dernières sorties, des films qu’ils avaient vu, pendant la cinématique, ce qui la rendait un peu moins immersive, aussi Melkov avait désactivé leurs micros.
La barrière bleue clignotait et grésillait, et s’éteignit au moment où le mage claqua des doigts, ouvrant toutes les cages d’un coup. Des hommes-rats de différentes tailles, hommes, femmes, même des jeunes enfants vu leur taille, qui avaient atteint différents niveaux de mutations en sortirent, d’abord hésitants sur leurs pattes/jambes, et désorientés. Le mage sortit un fouet qu’il fit claquer au-dessus de leurs têtes, avant de les exhorter à attaquer les quatre joueurs.

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 27 July 2013 - 11:31

Melkov décida, en roleplay, que comme les pauvres humains étaient innocents, il refusait de s’attaquer à eux, et se concentra sur le mage. De toute façon, le guerrier avait foncé dans le tas pour faire des strike dès la barrière magique disparue. Alexis, jetant un coup d’œil sur Nicolas, vit que ce dernier avait le regard glacial et les mâchoires serrées. Laissant le druide et le guerrier faire bande à part, il se concentra sur le soin du néogicien qui sautait, faisait des roulés-boulés en tirant sans relâche, rafale après rafale. La visée pour lancer ses sorts n’était franchement pas des plus simples avec un ressort sur patte, mais il était content de pouvoir lâcher vraiment tout ce qu’il avait. Dès que le mage, oubliant les autres antagonistes, passait à portée, il lui envoyait un grand coup de lance bien placé, faisant hésiter le mage sur qui il devait taper en priorité. Puis, Melkov lançait un coup plus puissant que les autres, ce qui relançait le pattern du boss qui repartait à l’attaque sur le néogicien. Sa barre de vie baissait, peu à peu, atteignant une zone à risque.
Vanyar s’écria : « Melkov, planque-toi, il va déclencher sa furie ! Après ça, ça doit vouloir dire que tu peux le finir avec deux trois coups spéciaux. »
En effet, alors que Vanyar parlait, les yeux du mago avaient commencé à luire d’une vilaine couleur violette, puis il lévita en scandant une incantation. De la fumée violette tirant sur le noir sorti de ses mains, et tournoya autour de lui, en faisant tomber des gouttelettes qui rongeaient le sol. Vanyar, qui avait plus d’expérience du background du jeu que Melkov, lui indiqua
- Il fait appel au flux de la source de la mort.
- C’est un nécro ?
- Non, pas spécialement, je t’expliquerai après. Pour le moment, fais juste gaffe à pas te faire toucher par la brume violette !
- Compris.
La brume obéissait au mage, au doigt et à l’œil. Il la faisait virevolter, et l’envoyait sur ses adversaires, de manière presque aléatoire. Elle slalomait entre les rares mutants d’humains pour transpercer un coup le guerrier, le druide, le néogicien, et le paladin. Ils n’arrivaient pas à l’éviter, et à chaque fois qu’elle les traversait, ils perdaient une énorme quantité de points de vie, qui étaient transférés au mage. Vanyar et Castor vidaient leur barre de mana pour garder tout le monde à flot, et Vanyar faisait fumer son cerveau à la recherche d’une solution. Je suis sûr que la dernière fois, on avait réussi à ne pas se faire toucher… Qu’est-ce qui change, par rapport à cette fois-ci ? Au bout de combien de temps ça avait cessé, ces attaques ?

La fois précédente, il l’avait aussi faite en mercenaire. Il y avait joué le rôle de Tank, car le reste de son équipe était un prêtre, un invocateur et un élémentaliste. Équipe déséquilibrée au possible, mais chacun venait d’un horizon différent.

- J’ai trouvé ! Castor, soigne-le !
- C’est déjà ce que je fais, bon sang !
- Pas le guerrier, le boss. Il faut soigner au max le boss.
- T’es idiot ! Ça va juste le rendre plus fort !
- Non, il utilise les flux de la mort. C’est comme les nécromanciens et les morts-vivants !
Sans plus attendre, Vanyar lança ses sorts de soins les plus puissant. La dernière fois c’était par pur hasard qu’ils avaient trouvé ça. Et la raison pour laquelle il avait l’impression que personne ne s’était fait toucher est que personne n’avait attaqué au corps à corps, ils étaient restés loin dans le couloir et avaient décimé les Hommes-rats avec la magie. Ce mage devait leur avoir imposé un traqueur quand ils l’avaient touché.
Melkov lui demanda :
- Pendant que vous faites ça, on fait quoi, nous ?
- Prépare ta furie. Cette phase ne dure pas si longtemps que ça, normalement, et maintenant qu’on l’empêche de se régénérer, il va bientôt changer de tactique.

En effet, ils virent rapidement que les soins prodigués ne lui faisaient pas du bien. Sa vie redescendait bien plus rapidement que lorsque Melkov lui tirait dessus. Le mage abandonna sa brume nécromancienne et atterrit doucement sur le sol, derrière l’autel. Vanyar grimaça, en se rappelant ce que comportait cette nouvelle phase.

Klariel
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Hors-ligne
RE: Les Plumes d'Olydri
le 23 October 2013 - 11:05

Le mage appuya sur une excroissance au coin de l’autel, et la plaque de marbre qui le recouvrait s’ouvrit. Melkov s’avança, flingue en joue sur l’ennemi, et jeta un coup d’œil. Il avait gardé le meilleur/pire pour la fin. Dans l’autel, se trouvait quatre ou cinq petites filles, pas encore mutées, terrorisées par le tapage qui avait résonné autour de leur tête, et par ce qu’elles avaient pu comprendre en écoutant. Le Mage lança un autre sort, et, toujours en mode cinématique, un lien vert partant de sa tête atterrit dans la poitrine de chacune des fillettes. Ces dernières, à ce contact, s’effondrèrent en paquet de chairs molles, avant de se redresser, en pantins articulés seulement par la volonté et la magie de ce cruel adversaire.
- Il se sert de gamines comme bouclier ? » chuchota Melkov.
- Oui. Mais si tu vas assez vite, on peut les sauver.
- Tant mieux. Je fonce.

C’était le cas de le dire. Il s’élança, tirant semblait-il au hasard, pris son élan sur l’autel, et fit une volte au-dessus des fillettes. Le mage n’eut pas le temps de les élever en bouclier. Alors qu’il le survolait, Melkov déclencha sa furie en criant de rage. Le pistolet cracha, en une pluie de métal et de feu, plus de balles qu’il ne devait normalement en contenir. Toutes sur la sale bobine du mage. Vanyar et le guerrier, pendant ce temps, attaquaient les connexions vertes qui le reliaient aux petites filles. Il suffisait d’un moment d’inattention pour que ces liens soient fragilisés. L’Armageddon déclenché sur lui fut bien plus efficace. Les liens furent tranchés nets, et les filles se réfugièrent en pleurant encore de terreur derrière le druide. Et le mage, enfin, mourut. Melkov continua à vider son chargeur, histoire d’être sûr, quand le druide lui dit :
- C’est bon, il est mort, là.
Mais Melkov ne l’entendait pas. Nicolas avait coupé le micro auparavant. Alexis le regarda avant de souffler :
- Nicolas, c’est bon, là. Et profite que la bataille est finie pour voir ce qu’Erika voulait…
- Ah, oui. Pas bête…
- Et remet ton micro en marche, les deux se posent des questions.
Nicolas cliqua sur deux trois icônes, puis il dit :
- Bon, alors, qu’est-ce qu’on est censé faire, maintenant ? On ramène les filles au village ?
- Oui, c’est ça »répondit le druide « Mais avant, fouillons la pièce. Et le mago.
- Ça marche. Vanyar, tu m’expliques, maintenant ? Pour tout à l’heure, le mage qui faisait dans la nécromancie, j’ai pas compris…
Alexis coupa son micro, se tourna vers Nicolas, et lui expliqua :
- En fait, les mages ont la capacité de puiser dans les deux flux du Pacte de la vie et de la mort. Un nécromancien n’est lié qu’aux Ombres, les gardiens de la Source de la Mort. Ce mage-là, il lançait des sorts généraux, mais sa furie était liée à l’Ombre Loss’drakor, de la souffrance.
- Joyeux… Et les mutations qu’il faisait subir aux villageois, c’était quoi ?
- Bonne question… Il est mort, on le saura pas… Il faut probablement qu’on aille en parler aux Lucans, à Centralis. Appelle Erika, pendant qu’on fait le tri dans les récompenses.
Nicolas écouta son répondeur : « Coucou, c’est moi. Je me demandais juste si je devais t’attendre pour aller dormir. Je sais, tu m’avais dit que tu rentrais tard, mais bon…Si tu as ce message après minuit, pas la peine de me rappeler, je serais au lit. » Il regarda sa montre : 00.32. Bon, ben pas besoin de la rappeler, au moins… Il reposa sa main sur la souris, et en voyant à l’écran les petites filles, encore toutes serrées les unes contre les autres, une nouvelle vague de colère le surprit. « Ce n’est qu’un jeu », avait-il dit au Druide. Oui, en effet, mais il savait tirer sur la corde sensible. Et ce scénario… Il ne pensait pas qu’un MMO soit capable de gérer une histoire aussi bien. Il rajouta mentalement un bon point à Horizon. Vanyar se redressa d’au-dessus du mage et lui tendit une ceinture, sa part de loot.
- Y a pas grand-chose pour toi, ici…
- Po grave, va. Donc, les gamines, on en fait quoi ?
- On les remonte au meunier. C’est lui qui s’en chargera.
- C’est ses gosses ?
- Tu verras. No spoil, tu me connais.
Chaque joueur pris une fillette par la main, et reparcouru le couloir en sens inverse. Arrivé en haut, dans la salle du moulin, Melkov se demanda s’il n’aurait pas fallu remonter le cadavre du magot, puis il laissa tomber. Il n’irait pas très loin, et de toute façon, il faudrait envoyer des nettoyeurs…

En sortant, le meunier, assis dans un coin, les vit arriver. Il se leva d’un bon, et se pressa à leur encontre, l’œil humide de remerciements. Puis, derrière les grands guerriers, il vit les têtes des fillettes qui dépassaient, et il se jeta à genoux en criant :
- Alfalia ! Nésis ! Mes chéries ! Papa était tellement désespéré de ne vous trouver ! Quel bonheur, messires, vous avez sauvé mes filles !
- Oui, mon brave… Et nous avons trouvé ces deux petites, qui, je le pense, sont désormais orphelines. » répondit Vanyar. « Je suppose qu’il va nous falloir les confier à Centralis pour qu’elles soient mise à l’orphelinat… »
- Ah, non, ça messires, je ne le permettrai pas ! Ces petites vivront avec moi et mes filles, c’est dit ! En souvenir de leurs parents, je me chargerai d’elles.
- Que c’est bien dit ! Bravo, Meunier, nous vous faisons amplement confiance pour ça ! » dit Kräken en poussant devant lui les deux petites restantes.
Une jolie cinématique se déclencha, montrant l’accueil chaleureux du meunier et de ses deux filles envers les deux petites orphelines, puis le meunier qui leur donna quelques sacs de farines, que Vanyar refusa, en rapport avec son roleplay de Paladin de la Justice. Melkov les prit, lui, réfléchissant déjà à ce qu’il pourrait en faire dès qu’il prendrait un artisanat.

Le Druide et le Guerrier, la quête finie, partirent sans demander leur reste. De toute façon, ils n’étaient pas les bienvenus. Nicolas regarda sa fiche de personnage, et sourit en voyant qu’il était désormais niveau cinq et demi. Deux niveaux passés d’un coup, une ceinture, alors qu’il n’avait rien à ce slot-là, parfait. Et une bonne histoire qui finissait pas trop trop horriblement.

Alors qu’il prenait congé d’Alexis, il décida qu’il était probablement temps de commander le jeu pour Erika. Il avait donc cinq niveaux de plus qu’elle, et il était fort probable vu le week end qu’il avait prévu qu’il en aurait dix quand elle recevrait le jeu. Mais alors qu’Erika, il en était sûr, se passionnerait pour les quêtes, et donc avancerait rapidement, lui, à partir du niveau dix, avait décidé de se faire des petits challenges idiots… En parcourant le continent, il s’était fait une liste de ce qu’il voulait tester… Battre à la course un Dragon Noir, tester des potions étranges sur les bestioles du coin… Il avait hâte, Alexis lui avait dit que les néogiciens recevaient une injection d’un sérum spécial au niveau dix, qui leur apportait des pouvoirs spéciaux, et Nicolas se demandait déjà sur lequel il pourrait bien tomber…

Erika était confortablement pelotonnée sous une couette toute douce, le chat sur le bedon en train de ronronner, un verre de lait et des cookies à côté d’elle. Y a pas à dire, les jours de repos étaient bénis ! Le panard total ! Elle avait posé des jours de congés au milieu du mois de mars, date que personne ne voulait prendre. Tant mieux pour elle. Elle zappait tranquillement à la recherche d’une émission pas trop complexe, quand elle tomba sur une interview d’un des créateurs d’un jeu à la mode, Horizon. Ce jeu, réputé pour sa précision et l’engouement des fans fascinait les médias, qui s’empressaient auprès des créateurs comme des mouches autour du miel, posant des questions techniques, ainsi que des remarques sur la jouabilité, sur la mythologie derrière le travail. La personne interviewée se jouait des questions, répondant avec une affabilité non dissimulée. Des images « in game » venait se superposer au discours, et l’on voyait des joueurs se mettre joyeusement sur la tronche, à coups de hache, d’épée, de sorts qui flashaient dans tous les sens. Erika sourit en pensant à la boite qui l’attendait bien sagement sur sa table. La flemme de l’installer l’avait retenue jusqu’ici, mais elle avait très envie d’y jouer, après avoir vu ça !
L’interview se finissait sur une publicité du jeu, présentant un joueur, déclarant être un poète dans l’âme et découper des joueurs. Erika eu un pincement au cœur en pensant aux joueurs qui justement devait se farcir le cas social. Après une brève recherche sur internet, elle découvrit que Dark-Avenger, comme on l’appelait, était un PK des plus respecté de la Coalition. Elle décida de se créer un avatar dans la Coalition, en temps que soigneuse, justement pour contrecarrer ce mauvais élément. Bon, en temps que joueuse débutante, elle ne pourrait pas faire grand-chose, mais dès qu’elle monterait ses niveaux, elle servirait à quelque chose !

Elle arriva sur une plaine, sous un grand soleil très lumineux. Les herbes autour d’elle bruissaient doucement et son immersion dans le jeu en fût d’autant plus rapide.
Elle avait opté donc pour une soigneuse, qu’elle avait fait plus ou moins à son image : rondouillette, cheveux longs et tirant sur le rouquin, yeux marrons. La tenue de débutant était une robe longue, verte et blanche. Elle l’avait nommé Klariel, un anagramme de son prénom, adoucit par les deux L (ben oui, avec une seul aile, on vole pas !)
Elle se sentit légèrement perdue dans ce grand environnement, avec aucune idée de par où commencer. Elle décida de vadrouiller dans le monde, doucement mais sûrement, pour tenter de contrôler les pouvoirs qu’elle voyait dans sa barre de tâches.

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 21 November 2013 - 10:06

Eh ben malgré ce qu’on en voyait à la télé, c’était beaucoup moins facile de contrôler des sorts qu’on ne pouvait penser ! Le soleil tombant la retrouva derrière son écran, la mâchoire serrée, les doigts crispés sur sa souris, et les yeux brûlants à cause de la concentration qu’elle devait fournir. Mais comment ils faisaient, les autres ? Une fois sur deux, elle soignait un monstre, où elle n’arrivait pas à tirer dessus et c’est elle qui se pourrissait toute seule ! Et son mana qui s’épuisait à vue d’œil.
-    Ça va ma puce ? » La phrase la fit sursauter. Elle n’avait même pas entendu Nicolas rentrer. Il dût se rendre compte car il prit l’air penaud avec son petit sourire habituel.
-    Oui, oui. C’est juste que j’ai du mal, avec ce jeu, ça m’énerve !
-    Fais pas comme d’habitude, hein ! Accroche-toi, Horizon, j’en ai entendu que du bien !
-    Tu veux pas jouer avec moi ? Ça m’aiderait surement…
-    Je te connais trop bien, Erika… Si je joue, comme je m’y connais un peu mieux, je monterais plus rapidement, ça va t’énerver, et tu vas abandonner. Peut être plus tard, mais là, je veux juste te regarder faire. Et puis je peux te donner des conseils, si tu veux.
-    Mwé.
-    Ben là, par exemple, vaudrait mieux que tu regardes ton écran, parce qu’il y a un monstre qui va te tuer si tu réagis pas vite.
-    Aaaah, mince ! » s’écria Erika, en commençant à appuyer sur tous les boutons. Nicolas tenta bien de lui suggérer des marches à suivre, mais abandonna en la voyant dans un état de stress qui lui semblait disproportionné. Il lui caressa la tête avant d’aller lire un bouquin dans le canapé. Il entendit de la un gémissement de désespoir, et en déduisit qu’elle avait dû mourir. S’attendant à ce qu’elle éteigne l’ordinateur, il eu un petit sourire en l’entendant râler sur la localisation de son cadavre. C’est bien, elle s’accroche, pensa-t-il, avant de se replonger dans son roman.

Elle avait passé le week-end entier entièrement focalisée sur ce jeu, à mourir régulièrement, se faire ressusciter par un joueur ayant pitié, ou tout simplement en payant des réparations. Elle n’avait pas vraiment rencontré de groupe, sur ces deux jours, se contentant de croiser des mono joueurs, qu’elle saluait en passant. Pour le moment, elle voulait juste découvrir, se réjouir de la vue qui lui était offerte. Quand elle faisait une pause pour se reposer les yeux de la vue trop colorée du monde, trop lumineuse, elle se renseignait sur la mythologie, chose importante pour elle. En effet, l’histoire permettait de cristalliser l’intérêt qu’elle portait au jeu, car elle prouvait que ce dernier était fouillé, et pas superficiel. Elle n’accrochait pas aux jeux où il n’y avait que de la baston, du PvP. Et pour le coup, elle était servie. Même les sous qu’elle gardait de côté pour grignoter en sortant du boulot étaient passés dans le magazine Avatar, la référence sur ce jeu. Nicolas continuait à la regarder jouer en passant, du coin de l’œil, désintéressé visiblement. Elle en avait déduit que ce serait l’une des choses à laquelle il n’accrocherait pas. Tant pis.
- Erika ? Il va falloir aller dormir, maintenant… Il est une heure du matin passée, et on bosse tôt, demain, tu sais ?
- Hein ? Euh, oui, ok, j’arrive dans cinq minutes.
- Ma chérie… Tu m’as déjà dit ça il y a une heure… Tu va être explosée, demain, tu sais ? Allez, viens. » Sa voix se faisait doucement insistante, aussi décida-t-elle de se déconnecter. Après tout, il avait raison. Et elle avait besoin d’être en forme pour le boulot.

La jeune femme revenait du travail. Elle était furieuse. Contre ces débiles de clients, ses folles de collègues de boulot, ses incompétentes de cheffes. Contre son travail lui-même, tellement inutile… Vivement dans une semaine, le mois de mai et les jours fériés qui allaient avec. En attendant, elle avait besoin de se défouler ! En allumant son ordinateur, elle vit l’icône de Horizon 1.0 qui l’attendait sagement. Bien, très bonne idée ! Mais pas pour jouer une soigneuse toute gentille et toute mimi, hein ! Non, elle avait envie de trancher, de trucider, et de goûter au sang de ses ennemis. Elle hésita un instant entre un ou une guerrière. Au final, elle se décida pour une guerrière au physique peu avantageux, une grande nana toute fine, les cheveux noirs de jais, les yeux et la bouche sévères. Elle hésita encore à se mettre des tatouages sur le visage, mais décida finalement de rester dans la simplicité. Non, visage nu, tenue en noir, pantalon et tunique simple, avec une armure de cuir bouillie sur sa tunique. Nayoki serait une guerrière, axée furtivité et agilité. Elle décida à pile ou face qu’elle irait dans l’Empire.

Son arrivée dans Olydri fut rapide, et efficace. À peine connectée elle croisa le chemin d’une petite créature violette aux grands yeux, qu’elle slasha proprement et rapidement. Une voix horrifiée s’écria derrière elle :
-    Mon smourbiff ! Mais t’es folle ! La pauvre bête, et c’était un super rare, en plus ! Je le voulais pour ma collection…
Le jeune homme derrière elle avait des larmes aux yeux, regardant l’endroit où la bébête avait disparue. Il portait une cape et une tunique bleues, et son front était ceint d’un bandeau de cuir. Une tenue tout à fait convenable pour un prêtre. C’était juste que le porteur, malgré sa pilosité qui aurait pu lui donner un air sérieux, semblait avoir douze ans d’âge mental. Nayoki tenta de frapper le joueur, qui l’énervait autant que les clients qu’elle avait eu cet après-midi. Elle n’y parvint pas. Une voix retentit derrière elle :
-    Tu ne peux frapper un joueur de la même faction que toi, même si tu en as très envie.
Elle se retourna et vit un joueur, l’air sérieux, et légèrement blasé. Elle ne comprenait pas pourquoi le guerrier dénommé Fantöm était intervenu, mais ce dernier continua :
-    Sauf si tu veux le provoquer en duel, mais bon, un prêtre boulet, même si tu viens d’arriver, ne pourras pas grand-chose contre toi. Par contre, je sens que tu déborde de rage. Si tu veux te battre, vas-y, je me ferais le plaisir de refroidir ton tempérament.
-    Que me vaut cet honneur ? » cracha Nayoki. L’autre voulait une bagarre ? Contre un niveau un alors qu’il était niveau... 100? Aucun intérêt ni pour l’une, ni pour l’autre, le combat serait vite plié.
-    Rien, j’ai l’impression que tu as besoin de te défouler, et comme c’est ta première connexion, autant que tu te familiarise avec tes options... Et ça me changera de mes derniers donjons...
Il se mit en position de combat, et Nayoki se rendit compte que le curseur au dessus de la tête de Sparadrap lui faisait penser que Fantöm n’en avait plus. Il lui expliqua:
- Je nous ai mis en mode Duel, les factions n'existent plus. Vas-y. Montre-moi ce que tu sais faire.
Elle dégaina son katana, et sans laisser plus de temps à son adversaire, lui fonça dessus.

Tout en échangeant des coups, Nayoki se découvrait un détachement qui la rendait sereine. Elle se rendit compte que son adversaire devait ressentir la même chose, et leur échange de coup semblait calculé. Fantöm aurait très bien pût la trucider direct, surtout qu’avec tous ses niveaux de différence, il  devait avoir des attaques de malade, mais il ne se servait que de ses attaques simple, ne coûtant aucun point d'énergie. De même, il ne se servait pas de potions. Alors que Nayoki se crevait avec toutes ses attaques spéciales, que Fantöm se contentait de parer, entrechoquant les lames, coup après coup.
Quand finalement, Nayoki fut à court d'énergie, de stamina, de tout quoi, Fantöm s’arrêta et lui jeta un coup d’œil que Nayoki jugea de « complaisant » :
-    Ça y est, t’es calmée ?
-    Et si je te dis nan ?
-    Ben on continue. Tu sais, j’ai tout mon temps, tu m’as pas abimé mon arme ni mon armure, j’ai rien utilisé.
-    Ouais, je savais bien que ça servait à rien d’attaquer, mais quand même.
-    Au cas où, sur un coup de chance, ça pouvait passer, c’est ça ?
-    Héhé, ouais ! » ricana la guerrière novice.
-    Je vois. Tu n'aurais pas pu me toucher, je suis trop haut niveau pour toi. J'esquive automatiquement toutes tes attaques. Je t’ai proposé ce duel parce que autant je peux comprendre la raison de la moitié des PKs, autant je n’aime ni leur manière d’agir, ni le fait qu’ils s’attaquent uniquement a des choses sans défenses.
-    Hey, je suis pas un PK ! Je sais même pas ce que c’est, d’ailleurs !
-    Des trouillards qui s’attaquent à des bas levels.
-    Ben en même temps, Sparadrap est plus haut level que moi. Il est parti où, d’ailleurs ?
-    Chasser un autre smourbiff, je suppose. Il est connu pour ça, dans l’Empire. Et je parlais de cette bête, d’ailleurs. C’est un familier, aucun gain d’XP, aucun gain d’objet… aucun intérêt à buter… Si tu veux te fritter des bêtes ou des joueurs intéressants, cherche plus haut level.
Le ton froid et dénué de sentiment aurait dû calmer la joueuse, mais Nayoki bouillait intérieurement. Elle était venue se calmer en massacrant du monstre, et voila qu’un donneur de leçon arrivait.
-    Bon, cela dit, bonne utilisation de tes capas, bonne gestion de ton mana et de ton temps, guerrière prometteuse, je vois. Quand tu auras monté de level, on pourra se remettre ça. À la revoyure, mademoiselle.
- Et comment on te retrouve?
- Bah, demande Fantöm... J'ai tendance à être connu...
Et il se téléporta. Parti aussi vite qu’il n’était arrivé. Et Nayoki ne comprenait toujours pas son intervention. Mais, elle avait au moins retenu que pour pourrir des joueurs plus forts, elle avait sa bénédiction. Cool. Bon, viens par ici la bébête !

Pendant deux heures, elle hacha, trancha, massacra, égorgea des sangliers, chiens de guerres, et joueurs. Quand elle se sentit un peu plus calme, elle se déconnecta, alla se coucher. Juste avant de s’enfoncer dans un sommeil profond, elle pensa « vivement demain soir, après boulot, je m’y remets ! »

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 29 November 2013 - 16:57

La perspective de pouvoir se venger des mesquineries qu’on lui faisait subir pendant la journée sur son jeu lui permis de temporiser énormément. En plus, tout le monde avait été plus ou moins sage et le soir arriva elle était juste enchantée de rechercher des duels valable, et ne recherchait aucune représailles. Avec les différentes batailles auxquelles elle avait participé, elle avait très vite monté de niveau, et était maintenant niveau 9. Elle regarda alentour, et vit un jeune homme blond, habillé en blanc avec une longue blouse sans manche, sur laquelle était inscrit « JUSTICE ».

-    Hummm, c'est la meilleure guilde du jeu, non ? » marmonna-t-elle tout bas. « Si je le bats… » Elle s’avança sans continuer sa phrase. Arrivée à deux mètres du joueur, elle le pointa du doigt et déclara d’un ton péremptoire :
-    Toi ! Bats-toi contre moi !
-    Je me bats pas contre les filles » répondit-il avec un fort accent méridional « Vous savez pas jouer, aucun mérite à vous faire démonter la tête.
-    T’es qu’une tarlouze, en fait ? T’ose pas m’attaquer parce que tu sais que t’es pas bon, et que tu ne mérites pas un tel tabard. Je vais envoyer un message au chef de guilde, ils sauront bien que t'es qu’un couard.
-    Quoi !! toi… tu… T’as gagné, tu vas prendre cher, ma petite !

Et il fit le nécessaire pour que son affectation de faction disparaisse. La provocation avait fort bien marché, il avait les yeux brûlants de colère. Bien, ça le rendrait beaucoup plus facile à gérer. Par contre, au vu de ses armes, il était assassin. Dommage, pensa-t-elle, car un assassin était beaucoup plus faible s’il ne pouvait se cacher et attaquer dans l’ombre. Cela ne lui rapporterait que peu d’XP. Elle soupira, ce qui lui attira les foudres de l’assassin en blanc (non mais quelle idée ! Le camouflage, il savait ce que c’était ?) qui lui fonça dessus, lames au clair. Elle fit une parade, enchaîna sur une feinte à gauche, et continua sur sa lancée en tentant de le couper en deux au niveau du torse. Il esquiva de justesse, en faisant un flip arrière, puis fonça en avant, afin de la planter de ses lames. Elle eut juste le temps de pivoter, et il alla s’éclater la face sur la mousse de la forêt. Elle profita du temps qu’il mettait à se relever pour relancer quelques piques. Il semblait beaucoup trop concentré sur le combat, et pas assez rageur pour faire des erreurs. Mais il ne tomba pas dans le panneau, et se releva sobrement en recrachant juste une touffe d’herbe. Puis il reprit son attitude de poseur, et lui fit signe d’attaquer. Elle haussa les épaules, et passa à l’attaque avec une série de slash en diagonale, une attaque en tournant sur elle-même, et finit par un planter. L’assassin n’avait pas eu le temps de parer la moitié des attaques, ou du moins avait raté les parades et les esquives nécessaires. L’épée vint se planter dans l’avatar, qui explosa en myriade de paillettes.
-    Duel Assassin Oméga Zell, Guilde Noob Vs Guerrier Nayoki, sans guilde: Vainqueur Nayoki.
La voix désincarnée lui était maintenant familière. Le résultat aussi. Elle ne ratait que rarement ses attaques, et était toujours parée avant ses duels : au pire, une potion, et hop, ça repartait à l’attaque. Mais par contre, entendre que son adversaire n’était pas de la guilde Justice l’énervait et la rassurait en même temps. Elle l’avait vraiment trouvée trop minable. Il ressuscita bien vite, et grogna :
-    Ouais, mais c’est parce qu’a cause de ma guilde, je suis pas a jour au niveau équipement. Tu verrais, si j’avais fait les donjons avant de te croiser, t’aurais pas tenu une minute !
-    En attendant, tu porte le tabard d’une autre guilde, et tu le portes mal. Tu ne le mérites pas ! Je n’ai pas fait de donjons, mais je t’ai battu quand même. Et je ne rejette pas la faute sur quelqu’un d’autre. Je suis sans guilde, et ça me convient.
-    Mais attends… t’es vraiment une fille ?
-    Est-ce que ça te regarde ?
-    Ben, un peu, quoi, me faire battre par une fille, c’est la loose.
-    Pense ce que tu veux. » Dit Nayoki, partant à la recherche d’un autre combat. Elle l’entendit maugréer, mais n’en tint pas compte.

Alors qu’elle repartait, voyant le soleil rouge décliner, elle comprit que la nuit allait bientôt tomber. Très bien, elle pourrait enfin utiliser sa compétence de camouflage pour détruire des bestioles plus grosses. Alors qu’elle se planquait du haut d’un arbre, katana sorti, pour attendre qu’une limaçovache passe à portée, elle entendit un appel
-    Hey, toi, là-haut ! Youhou, sur l’arbre !!
Elle soupira, excédée, rangea son katana, et redescendit de l’arbre. Elle se retrouva au milieu d’un groupe de trois garçons. Pas haut level… Aucun intérêt à tuer…
-    Merci d’être descendue. Mon nom est Gautier, et avec mes potes on a commencé y a pas très longtemps, on voudrait se faire des donjons, mais il nous manque un membre. Comme tu vois, Y a un prêtre, un druide, et moi qui suis un Paladin. Il nous manque de la force de frappe, tu veux bien nous rusher ?
-    Gnééé ? » Elle avait bien pensé qu’on lui proposerait d’entrer dans une guilde, mais non. « Rusher ?
-    Euh, ouais, tu sais, on te donne des sous, et tu nous aide dans les donjons. On est trois, niveau deux-trois. On te propose 1000 creds en tout par donjon, ça te va ? Et puis comme t’es toute seule, ça te permettrais aussi de faire des instances qui ne sont ouvertes qu’aux groupes. OK ?
-    Mwé, ok. » Ça ne l’enchantait pas. Aider des débutants la ralentirait juste dans la quête du duel qui la ferait se surpasser, et se ressentir aussi détendue que lors du duel contre Fantöm. Mais bon, elle avait besoin de sous, et d’équipement. Elle allait prendre la tête du groupe, quand Gautier se plaça devant elle, et sorti ses épées. Nayoki montra les dents et grogna, mais ne dit rien.
-    Allez les gars, au donjon de Mortegarde !! » les deux autres levèrent leurs bâtons en faisant leur espèce de cri de ralliement, et se mirent en route au pas de course.
Elle suivit donc, en apparence docilement, en réalité totalement désintéressée de leur conversation, réfléchissant à la suite de sa stratégie.

Le donjon de Mortegarde était l’instance la plus facile. Quatre mobs, qu’elle déchiqueta rapidement, avec un peu d’aide de la part des autres. Un petit coup de soin, c’était toujours bienvenue. Arriva le gros troll, et Gautier prévint son petit monde de la marche à suivre : taper, et quand les yeux devenaient bleu, se planquer. Nayoki eut juste le temps de se réfugier dans un coin, quand elle vit une onde lumineuse bleue se déployer dans la pièce. Elle retint sa respiration et se faire toute petite, en pensant « ça marchera pas, ça marchera pas, on va se faire toucher ! ». Mais l’onde disparu, frôlant à peine sa tunique, et elle ne perdit aucun point de dégâts. Aussitôt, elle se jeta dans le dos de l’affreux monstre, hurlant de rage du fait qu’il lui ait fait peur, et le découpa par derrière.

Le baron de Mortegarde apparut, les provoqua, et disparu dans une grande lumière jaune éblouissante. Lorsque Nayoki réapparu peu après… Elle se vit en face.
-    Hein !! Mais qu’est ce qui s’est passé !! » rugit-elle. Le paladin la regarda, surpris, et lui répondit avec la voix du druide.
-    Ben, tu ne savais pas ? Au donjon de Mortegarde, à partir du moment où tu as buté le Midboss, tu échanges ton avatar, jusqu’à ce que tu aies tué le baron. Donc là, si j’ai bien compris, le prêtre c’est le guerrier, le druide est devenu paladin, et vous, vous êtes qui ? » Fini-t-il en regardant les deux autres qui tentaient de s’approprier leurs nouveaux avatars temporairement.
Le guerrier répondit avec la voix de Gautier, et indiqua que l’ancien prêtre était devenu druide. Nayoki, furieuse, alla chopper le col de Gautier… non, SON col, et dit d’un ton dont la menace n’était pas voilée :
-    Ça, tu t’étais bien gardé de me le dire ! Tu vas me rendre mon perso, et vite ! Et je te préviens, si le moindre équipement a changé de place, je te découpe en sashimi !
-    Mais ça va, calme toi ! Si on te l’a pas dit, c’est qu’on pensait que tu le savais déjà !
-    Et comment veux-tu que je le sache ! J’ai fait aucune instance ! Et je vous préviens tout de suite, je suis pas healer, et je ne healerais pas ! » fini-t-elle d’un ton buté. Son avatar haussa les épaules, et fit signe au reste du groupe de continuer la route. Voyant que Nayoki ne bougeait pas, Gautier ajouta cependant :
-    Ça ne nous gène pas que tu ne heales pas, en même temps, tu ne peux pas connaitre toutes les classes. Mais on a quand même besoin que ton perso nous suive, sinon, ni toi ni Matt ne retrouverons leur avatar, et ça va changer pas mal de choses.
Elle grommela, mais fini par suivre le mouvement. Voir son personnage dans les mains de quelqu’un d’autre la rendait folle. Et elle restait convaincue que cette équipe avait fait exprès de ne rien leur dire pour que Gautier puisse se servir de son personnage. Grrrrrr.

Avec un guerrier efficace et haut level, un paladin qui attaquait, et un druide option soin, l’attaque contre le baron fut rondement mené, et l’instance, rapidement finie. Aussitôt qu’elle eut récupéré son personnage, elle se recula, comme une bête blessée. Le partage du matos fait, Gautier lui tendit des épaulières cloutées : « Elles te reviennent. Et je t’assure que ce n’était pas volontaire, pour tout à l’heure. Il faut qu’on puisse se faire confiance, si on veut avancer dans les instances, ok ? » Elle lui arracha les épaulières des mains, et marmonna un « ok » peu convaincu. Gautier resta les bras ballant un instant, peut-être cherchant la phrase ou le discours nécessaire à la convaincre, puis il abandonna.
- Les gars, on se fait une autre instance ?
- Ok ça marche. La vallée de Puinetourne recèle un pseudo-donjon, ou on peut récupérer des objets magiques. Et je suis sûr qu’il n’y a pas d’échange d’avatar.
- C’est partit tout le monde !
Nayoki traina des pieds, puis équipa ses épaulières et suivit le troupeau.

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 13 January 2014 - 19:51

Sur le trajet, ils passèrent en zone neutre. Zone où les joueurs de l’Empire pouvaient croiser des joueurs de la Coalition régulièrement. Chacun les sens en alerte, ils avançaient rapidement, pour éviter de tomber sur un joueur haut level. Nayoki ne connaissait pas bien ce coin. Elle avait surtout fait des duels, avec des personnes de la même faction. Elle vit cinq joueurs dont le curseur rouge ne laissait aucune ambiguïté sur leur action future. Nayoki hésita un instant à prévenir les autres joueurs, et finalement, se décida à juste foncer sur le petit groupe, lame au clair, prête à défourailler. Et avec un peu de chance, elle marcherait au bluff.

Le bluff marcha au moins sur le mage de l’équipe, qui, même s’il était d’un niveau probablement supérieur, bégaya une vieille phrase du genre : « aaaah, une folle furieuse, mais pourquoi mouaaaa, pour une fois que Shéris était pas làààààà ! Et mes sorts qui marchent… »*Pouf* Il se téléporta. Les autres membres furent légèrement déconcentrés autant par le déballage de ce que le petit homme avait à dire, par la disparition d’un de leur membre, sans qu’il ne se soit pris de coup, ou encore parce que la guerrière en face d’eux n’avait pas du tout peur du nombre. Toujours est-il qu’elle eut le temps d’en détruire deux avant qu’ils ne se ressaisissent. Par contre, les deux autres était trop puissants, et trop bien coordonnés. Elle para deux attaques de devant, se prit un coup de pelle a tarte qui lui aurait détaché le bras si elle n’avait eu les épaulières. Cela dit, elle avait mal, et dû s’enfuir. En partant, elle vit de l’autre côté que Gautier et les siens semblait en mauvaise posture. Tant pis. Ils l’avaient payés pour l’instance, pas pour le babysitting entre les donjons, ricana-t-elle en s’enfonçant plus profondément dans la forêt. Une flèche se plantant dans son dos arrêta son voyage.
En voyant son âme réapparaitre, elle se dit qu’elle allait ressusciter et se déconnecter. Après tout, il était maintenant une heure du matin.

Toute la rage s’évanouit lorsque son chéri la prit dans ses bras pour s’endormir. Demain, elle tenterait de se connecter un peu plus tard, histoire d’avoir une vie sociale, tout de même.

Aujourd’hui, on était mercredi. Deux des collègues d’Erika avaient posés des congés, et cette journée lui paru incroyablement calme et facile à gérer. Elle était toute joyeuse en rentrant, et Nicolas étant parti voir des amis, elle alla se préparer un bon sandwich, avant de se connecter.

Klariel fronça les sourcils en arrivant. Cela faisait plus d’une semaine qu’elle n’avait rien fait, et elle n’arrivait pas à trouver ce qui justifiait une telle absence. Elle creusa dans sa mémoire, et finit par abandonner. Le plus important, depuis un mois qu’elle jouait, était maintenant de se trouver une Guilde. En effet, elle avait beau soigner les personnes seules, elle n’arrivait pas à avancer réellement, mourant tout le temps. De plus, elle venait d’arriver en peinant au niveau 10, et il fallait impérativement faire la Tour Galamadriabuyak si elle ne voulait pas stagner au niveau dix toute sa vie.

Elle décida donc de se rendre sur la Plaine de Centralis, afin de passer des demandes de recrutement.

- Hey, toi, t’es une soigneuse ?
- Euh, oui, bonjour, moi c’est Klariel,
- Ouais, ouais, plus tard : level ?
- Euh, dix…
- Sans guilde ?
- Oui, justement, j’en cherche une.
- Bon, ben suis-moi, on va te faire passer un test vite fait.

Le guerrier qui vient de discuter de manière aussi sèche part aussi vite qu’il est arrivée, et Klariel dû retrousser le bas de sa robe pour avancer plus vite.

-          Hey, est ce que je peux avoir ton nom, au moins ?
-          Eaque. Dépêche-toi, y a un PvP qui commence dans pas longtemps, et y a pas assez de soigneur du coté Coa.
-          T’es de quelle Guilde ?
-          PK.
Klariel se figea. L’autre avança encore, et ne l’entendant plus bouger, se retourna, les sourcils froncés.
-          Ben quoi ?
-          Euh, désolée, je peux pas. » fit-elle en commençant à s’esquiver.
-          Eh, attends ! Si tu viens pas, je peux t’assurer que tu vas t’en mordre les doigts !
-          Non, c’est si je viens, que je vais le regretter : j’ai commencé à jouer justement pour contrebalancer toutes les horreurs que votre guilde fait !
-          Ah, t’as joué prêtre par roleplay ? Bah va-t-en, alors, tu me fais perdre mon temps ! »
Il secoua la main négligemment, comme pour donner congé à la jeune soigneuse, et reparti à grand pas. Elle repartit de son côté à nouveau à la recherche d’une guilde. Au départ tremblante encore à l’idée de la vengeance que pouvait lui infliger le joueur, elle se rasséréna en pensant qu’il avait surement autre chose à penser qu’à quelque chose d’aussi mesquin.

A force de parcourir la plaine, où elle ne trouvait personne, elle en avait ras les gambettes. Elle fini par s’asseoir (ou plutôt s’affaler) par terre, pour réfléchir. Elle eut soudain l’illumination : plutôt que de parcourir les terres d’Olydri, elle envoya un message sur les canaux présents :

« Healeuse level 10 cherche guilde pour instance, voire recrutement si le courant passe. »

Puis, elle se releva le temps de trouver un coin à l’ombre, et patienta regardant l’avancée de son message dans les canaux de discussions.

Alors qu’elle commençait à se lasser de voir des réflexions stupides du genre « ASV- mensurations ? », elle se relevait pour se diriger directement vers la tour Galamadriabuyak quand un éclair bleu se déclencha auprès d’elle. Une jeune femme apparut, lorsque la lumière disparu. Elle était habillée de noir, un tatouage tribal lui mangeait la moitié du visage.
-          Salut. C’est toi la nana qu’a laissé un message sur le canal ?
-          Euh, oui. Bonjour…
-          Faut pas faire ce genre de message, ça fait trop "faible fille sans défense" ! A part si ce que tu recherches, c’est d’avoir des machos qui te lâcheront pas, qui te piqueront tout tes kills…
-          Euh, oui, mais je cherche quand même…
-          A faire la Tour, oui, je suppose. Bon, je suis la chef de la guilde Amazone. Nous, notre but, c’est de montrer qu’on est bien meilleures que les mecs. On accepte que des filles, et t’as intérêt à suivre le rythme. Ok ?
-          Oui, oui, ok…
-          Alors suis-nous ! Et bouge toi, hein, t’as pas l’air super décidée, là…
-          Si, si, j’arrive tout de suite. » elle finit de s’épousseter, et de remettre sa mise, puis la suivi en se pressant.
-          T’es jamais allée à la tour, même pour voir a quoi elle ressemble de l’extérieur ?
-          Ben, euh, non, je dois dire.
-          Bon, alors ça va nous faire perdre du temps, mais bon, on va y aller à pied. Je laisse un message aux autres pour qu’elles nous rejoignent là-bas.
-          Vous êtes niveau combien ?
-          On est toutes niveau 10, on allait faire la tour, là. Mais les filles ont voté comme quoi il nous fallait une soigneuse. Donc t’es là.
-          Ok… y a combien de personne ?
-          On est cinq, là. » Gulps. Klariel pâlit en s’imaginant déjà devoir gérer les soins de tout le monde.

Elles se retrouvèrent en chemin vers la tour. La chef autoproclamée, Xxéna lui présenta ses futures compagnes de chasse : Beth, Lulu, Violette, et  JeanGrey. Alors qu’elle s’attendait à voir un troupeau de grosses brute, elle fut surprise de rencontrer des filles fluettes, avec des toutes petites voix.

Sauf Beth, une grande walkyrie blonde avec un gros marteau de guerre, dont Klariel doutait sincèrement que ce fût une fille, avant de l’entendre beugler des insanités à un pauvre joueur qui s’était fait ramasser la tête par un sanglier. Alors que sa première action aurait été de soigner le joueur pour qu’il ait une chance de vaincre, le marteau était venu lui barrer la route et la jeune femme lui avait répondu : « Laisse-le se débrouiller tout seul. Tu verrais, si t’étais dans son cas, personne ne viendrais te soigner. Ils attendraient que tu crèves avant de te marcher dessus. » Avec une voix qui, même si elle laissait percer une forte animosité, était indéniablement féminine. Klariel avait donc dû laisser son envie d’aider le monde entier disparaitre pour celui, plus accessible, de se faire accepter dans la guilde.

Elles l’avaient briefée, aussi ne fut elle pas surprise lorsqu’elles furent téléportées. Elles se retrouvèrent à flanc de montagne, à la terre ocre. Beth s’écria « Hey, c’est Vulca ! Je croyais que c’était pour les gros niveaux ? » Xxéna, pensive un instant répliqua : « oui, mais on est six membres niveaux dix. A priori, on va se fritter un gros monstre ou une petite troupe et basta, on sera renvoyées a la maison. Bon, il est où, le PNJ ? » Violette, petite mage habillée comme son prénom l’indiquait de teintes allant de mauve a lilas leva la main et tendit le doigt, vers un personnage descendant la colline à leur rencontre. Il était, armé d’un long fusil qui n’avait rien de médiéval, et sa tenue de camouflage confirmait cela : C’était un clin d’œil à un Rambo ou un film de Schwarzy plus qu’un personnage d’Olydri :

« Venez me rejoindre, jeune viyes » son accent allemand à couper au couteau donnait une touche amusante au discours qu’il tenait. Si on le comprenait, bien entendu.
«  Ch’ai bezoin de fous, afendurières. Le monzdre du Log Nezz est devenu vou ! Vou, je fous dis !! Ach ! Il ze droufe derrière la golline, il vaut le zdobbeeer ! Il fa dédruire le fillache dans zing minuden ! Shade ! » A ce moment, un compteur apparu au dessus de leur tête. Les filles se regardèrent brièvement, et chacune se pressa en haut de la montagne.

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 01 March 2014 - 22:55

Un magnifique lac bleu vert s’étendait sous leurs pieds. Gigantesque, miroitant, mais pas paisible. Des remous agitaient la surface, et de temps en temps, un anneau de serpent géant dépassait, montrant que la bestiole sous l’eau était quand même bien grande, et qu’elle se dirigeait vers un petit village. Klariel, regardant quasiment frénétiquement son compteur, voyait les secondes défiler, rapidement, trop rapidement.
- Euh, les filles, on fait comment, alors ?
- On fonce dans le tas » beugla Beth en dévalant la pente vers le lac, sans même penser à comment elle ferait une fois à côté de l’eau. Xxéna leur fit signe de suivre le mouvement, criant contre le vent « On improvisera en bas, pour le moment, il faut au moins qu’on soit a portée de sorts du monstre… »

Le petit groupe courut donc après la géante à tresses blondes qui les avait déjà a moitié semées. Klariel, voyant Lulu s’empêtrer dans sa robe noir et rouler en vrac jusqu’en bas, réduisit sa vitesse. Après tout, ça ne servait à rien d’arriver première, si elle devait s’occuper de soigner ses équipières avant même le début de la baston. Elle dût d’ailleurs gaspiller une vingtaine de point de mana pour remettre Lulu à fond.
- Bon, Lulu et Vivi, vous balancez tous vos sorts d’éclair et foudre. Klariel, tu restes en arrière, tu reste en heal sur Beth et moi. Surveille les filles, hein, les laisse pas crever.
Sans lui laisser le temps de poser quelque question que ce soit, la guerrière la planta et fonça retrouver la barbare. Si au départ, elles ne purent pas faire grand-chose, le Serpent de mer restant sous la surface, les éclairs s’enchainant, l’obligèrent à sortir la tête de l’eau. La corolle entourant sa tête se déploya, montrant qu’il n’était vraiiiiment pas content ! Il dépassait les deux humaines de deux bons mètres. Cela ne sembla pas troubler Beth outre mesure, qui décida de balancer son marteau dans le museau de l’immonde bestiole. Le marteau rebondit, et revint dans sa main. « Ah, un marteau enchanté, pratique… » Pensa Klariel. La créature ne sembla pas apprécier le traitement, et poussa un cri strident, provoquant une onde de choc qui les envoya toutes valser cul par-dessus tête. Klariel, en se relevant, lâcha tous ses points à remettre ses alliées sur pied, commençant par les guerrières. Mais Violette pleurnichait, geignant que si elle n’avait pas assez de points de vie, elle ne pouvait lancer ses sorts. La prêtresse abandonna Beth, qui avait l’air de gérer, déjà repartie au combat même avec seulement la moitié de ses points de vie.
Le temps que Violette soit revenue a un stade qu’elle juge acceptable, Klariel entendit hurler de rage derrière elle :
- Klariel, qu’est ce que tu fous ! Beth est morte, parce que tu l’as pas soignée !! Dépêche-toi de la rez ! Violette et Lulu peuvent gérer toute seules !
Violette haussa les épaules, à peine contrite, et Klariel reparti en sens inverse, désespérée car ses points de mana étaient au plus bas. « Allez, allez, monte, bon sang !! » jura-t-elle, les dents serrées. Elle eut finalement juste de quoi lancer son sort de résurrection, avant de se retrouver de nouveau à court de mana. Dans son équipement, elle avait de quoi remonter son mana, mais uniquement si elle s’asseyait tranquillement dans un coin, et ce n’était pas le moment. Ou peut-être que si, justement. Elle s’assit dans un coin, et sorti une outre d’eau. Tout en surveillant sa jauge de mana, et ses coéquipières, elle s’obligea à rester assise : si elle se relevait maintenant, l’eau qu’elle venait de boire ne remonterait pas son mana, mais elle l’aurait tout de même utilisée. Enfin, elle pu se relever, et lancer ses sorts de soin les plus puissants sur les deux guerrières, qui étaient au plus mal. Xxéna, remise aux deux tiers de ses points de vie, hurla :
- Enfin, c’est pas trop tôt pour les soins ! Bon, les filles, on lance tout ce qu’on a ensemble, en combo ! Il nous reste moins d’une minute, et il est quasiment à plat ! Allez, courage ! Pensez à la récompense !
Remotivées, les magiciennes concentrèrent leurs flux de magie ensemble, créant une énorme boule de foudre qu’elles lancèrent sur le ventre, plutôt mal protégé, et déjà bien entamé par les deux guerrières. Ces deux dernières déclenchèrent leurs coups les plus puissants, enfin disponibles. Le monstre fut vaincu lorsque le compteur atteignit 00 :00 :07. Le soupir de soulagement fut général, mais de courte durée. Lulu grogna :
- Ben, elle est où, la récompense ? Et comment on sort d’ici ? » Klariel suggéra :
- Peut être qu’il faut retourner voir le PNJ là-haut, non ? »
Mais Xxéna ne l’entendait pas de cette oreille. Elle flanqua quelques coups dans le monstre marin, avant qu’il ne disparaisse réellement. « On reste là, pour le moment. Si ça se trouve, le passage pour rentrer chez nous est là où le monstre crève. » Elles patientèrent donc, et virent le Léviathan disparaitre. Finalement, à bout de sa faible patience, Beth se leva et décida de remonter la pente. Xxéna invita alors les filles à remonter pour aller voir le PNJ, vu qu’il devait donner la fin de la quête. Klariel ouvrit la bouche pour faire remarquer que c’est exactement ce qu’elle avait suggéré, puis la referma. Ça ne servait à rien de se lancer sur le sujet. Si Xxéna s’était déclarée chef, la seule chose que ça changerait serait qu’elle s’énerverait de voir qu’on tentait de la reprendre.

La remontée fut plus pénible que la descente. L’enthousiasme de la mission était retombé, et personne ne parlait. Une mauvaise ambiance s’était installée. En plus, la soirée était bien avancée, et Violette, qui ne devait pas être bien vieille en vrai, était d’une humeur exécrable à cause du manque de sommeil.

Le PNJ les attendait, à côté du portail. « Ach, mesdemoiselles, au nom du fillache, nous denions à fous remerzier pour fodre agzion héroïgue !! Endrez dans ze bordail, il fous ramènera jé fous ! » Violette râla :
- C’est ça la récompense ? Rentrer chez nous ? C’est pourri, comme quête !
- Calme-toi, Vivi, on le savait avant : la Tour Galamadriabuyak sert à débloquer l’accès aux niveaux supérieurs, c’est ça la récompense.»
Xxéna entra sans plus attendre de suite au discours de l’Allemand, suivie de près par Beth, puis Lulu, et enfin Violette, qui tira la langue au PNJ avant de partir, faisant hausser les sourcils de surprise à Klariel. Cette dernière le remercia, plutôt par habitude, et il se tourna vers elle pour lui souhaiter bon courage. Puis elle se fit aspirer dans le portail, qui se referma derrière elle.

Lorsqu’elle arriva, les Amazones étaient demi-cercle, l’attendant de pied ferme. Xxéna prit son air sévère, ce qui inquiéta fortement Klariel. En effet, elles avaient décidé de faire un débriefing après la tour, pour lui dire si elles intégraient Klariel dans l’équipe. Ou pas.
- Klariel, on t’avait demandé de te concentrer sur Beth et moi pendant le combat. Qu’est ce que t’as fichu pendant tout ce temps !
- Ben, Violette disait qu’elle ne pouvait pas lancer de sorts quand elle était en rouge… J’ai cru que vous pourriez survivre, et que ses sorts étaient importants…
- Mais où t’as cru qu’on te demandait de réfléchir ! On dit tu nous soignes, tu nous soignes ! Tu fais pas de changement de plan à la noix comme ça ! Résultat, Beth est morte, et je sais pas si tu sais, mais les réparations ça coute cher ! Qui va les payer, à ton avis ! Et toi, Violette, qu’est ce que c’est que cette histoire ?
- Nan, mais c’est pas vrai, elle dit n’importe quoi ! Je me suis juste plainte que j’avais ma barre de vie basse, c’est tout ! » Klariel ouvrit la bouche, souffle coupé. Le mensonge était trop flagrant, Xxéna ne pouvait pas laisser passer ça comme ça ! Mais si. Xxéna se retourna, furieuse, contre Klariel :
- Franchement, Klariel, tu vaux rien en soigneuse ! Tu trouveras jamais de guilde comme ça, compte sur nous pour faire de la pub sur les forums !
C’était trop, Klariel partit en courant, entendant vaguement les Amazones rigoler dans son dos.

Quand Nicolas rentra de chez ses amis, la lumière était éteinte. Cela ne le choqua pas outre mesure, Erika jouait toujours à l’ordinateur lumières éteintes. Ça aidait à l’immersion, selon elle. Par contre, l’ordinateur était éteint, justement. Et en écoutant bien, il l’entendit renifler dans la chambre. Elle était roulée en boule sous sa couette, le visage défait, pleurant à chaude larmes.
- Ma chérie, qu’est-ce qui s’est passé ?
- Elles…sniif, elles ont dit que j’étais bonne a rien ! bouhouhou… Elles ont pas voulu de moi, et elles m’ont jeté comme une vieille sandale !
- Mais qui ça, Elles ?
- Les Amazones ! J’avais enfin trouvé une guilde ! Elles m’avaient proposé une instance, pour voir ce que je valais, et… snurf, elles m’ont jetéeeeeee houiiiiiiiiiiiin !
- Ça va, ma puce, t’inquiète pas… Tu en trouveras une autre, de guilde. Allez… Attends voir, tu as dit qu’elles ont fait l’instance avec toi et qu’elles t’ont virée après ? Alors ma chérie, je te rassure, ça n’a rien à voir avec tes capacités, j’en suis sûr à 90%.
- Vrai ? » Elle faisait peine à voir, les mèches de cheveux collées à cause des larmes, le visage tout rouge, pensa Nicolas, dégageant le visage de sa chérie.
- Oui. Je suis sûr que tout ce que voulaient ces grognasses, c’est un prêtre le temps d’une instance, sans rien avoir à payer. Tu sais, un mercenaire demande beaucoup d’argent, alors que toi, elles t’ont eue gratos… Là c’était toi, et tu t’es faite avoir direct, mais la prochaine fois, ce sera une autre bonne poire. Je crée un perso, tu m’aide à monter et on la tartine sur 15 bornes, cette guilde des blondes des Alpes.
Cette pique arracha enfin un sourire et un petit rire timide d’Erika. Et soulagea Nicolas, par la même occasion.
- T’as le chic pour trouver la phrase pour me faire rire ! Tu sais que je t’aime ?
- Oh, avoue, tu serais déçue si j’avais pas sorti ma connerie… Mais sérieusement, ça va aller ? Tu veux que je joue avec toi ?  

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 12 April 2014 - 23:41

- Non, c’est bon. T’avais raison, j’aimerais pas me voir dépasser par un petit nouveau.
- Alors dis-toi que ces filles sont des pourritures, accroche-toi pour leur montrer qu’elles se sont trompées.

Nicolas était furieux. Même s’il avait dit des trucs stupides à Erika pour la faire rire, lui ne riait pas. Il planifiait soigneusement sa vengeance (en lieu et place d’Erika à qui il avait dit de penser à autre chose). Melkov vérifia son inventaire et sa barre d’action rapide : des potions d’invisibilité, des potions de rapidité, des grenades alchimiques de toutes sortes. Bien entendu, des potions de soin. Son esprit dériva vers deux jours avant que Klariel ne fasse le premier étage de la Tour, quand lui avait dû lui aussi le faire. Il était parti avec Vanyar et deux joueurs inconnus (dont il n’avait retenu ni le nom ni l’aspect et encore moins la classe, comme à son habitude). Leur mission était d’exfiltrer un jeune PNJ de la Coalition qui voulait devenir néogicien, et qui était poursuivi par sa famille, une partie du village, et probablement une partie de l’armée également. Melkov avait fait des blagues sur l’impression qu’on enlevait une jeune fille de bonne famille. Ils avaient bien galérés, notamment suite au fait que la stratégie n’était pas la même dans la tête de tous les joueurs ; Vanyar et Melkov étaient plutôt partis pour se la jouer secret, planque, mais visiblement l’un des deux autres joueurs préférait foncer dans le tas. Ils avaient donc dû recommencer plusieurs fois la quête, jusqu’à ce que Melkov suggère de laisser les deux autres joueurs foncer dans le tas et faire diversion, pendant qu’eux-mêmes amenaient le garçon en lieu sûr. Lorsqu’ils avaient atteint le cœur de Centralis avec le garçon, et que la fin de leur quête avait été validée, au lieu de repartir à l’aventure, Melkov était resté dans le bastion scientifique, pour y recevoir la première injection de sérum pour devenir réellement un néogicien, et pas juste un tirailleur fan de technologie.

La cinématique de l’injection était à couper le souffle. Alexis avait regardé par-dessus l’épaule de Nicolas pour s’imprégner encore du background d’Olydri. Ils avaient vu Melkov s’installer dans un tube (comme une éprouvette géante, avait pensé Nicolas), se faire injecter (ah, oui, visiblement, c’était pas une injection, mais une multitude, en réalité. Version Rogers qui devient Captain América !) un produit identifié par un gros N-O1, avaient suivi le processus de changement de Melkov, qui s’était tourné et retourné dans son tube, pour échapper à la douleur, hurlant tout au long de l’injection. Puis, un fondu blanc, et Melkov s’était retrouvé dans une infirmerie. Et Nicolas avait observé les changements de son personnage, allant des yeux (bon, bleu acier à gris, pas gros changements) aux stats, en passant par une icône apparue dans ses barres d’action. En appuyant dessus, il avait vu un objet de son environnement voler et s’écraser contre le mur. Au départ amusé par ce nouveau pouvoir, qu’il avait testé pendant cinq bonnes minutes (sa chambre à l’infirmerie était un véritable champ de bataille, d’ailleurs), il avait fini par comprendre comment gérer son pouvoir pour stabiliser les objets en vol, et également les limites actuelles de son pouvoir de télékinésie.

- Revenons-en à nos moutons. Elle a dit les Walkyries ? ou les Amazones ? rhoo, je sais plus. Doit y avoir un mode recherche de guilde, quelque part."
Vanyar n’était pas là. Il était dans sa chambre, à la maison. Erika ne devait rentrer que dans trois heures, soit largement le temps de trouver ces greluches et leur maraver leur jolies têtes de blondes (désolé pour les blondes). Il ne lui fallut qu’une demi-douzaine de minutes avant de retrouver le nom de la guilde, et un quart d’heure supplémentaire pour les retrouver. Planqué dans les rochers, à quatre mètres des filles, il les entendait rire et parler, et saisi entre autre qu’elles n’en étaient pas à leur coup d’essai. C’était leur première fois dans ce jeu-là, mais elles jouaient ensemble depuis un moment. Et comme aucune d’elles n’avaient envie de monter une classe de soigneur, elles se faisaient une joie de clasher les newbies.
Melkov serra les poings. Doucement, il commença à tendre son piège. Une grenade volant doucement par ici, un pistolet par-là, tout en écoutant leur conversation, il positionnait ses pièces. Quand tout fut prêt, il avala une potion d’invisibilité, et déclencha le cataclysme : trois grenades explosant simultanément aux trois autres points cardinaux de la place. Puis le flingue commença à tirer. Comme Melkov n’était pas derrière, il tirait plus ou moins dans le vide, mais au moins, ça donnait l’impression que le « méchant » se trouvait là. Melkov avala également la potion de rapidité, puis commença à courir au milieu des filles en tirant sur la plus amochée. JeanGrey mourut avant même de savoir ce qui se passait. Il balança une grenade somnifère, qui réussit à endormir Beth et Lulu, et tenta de faire viser Xxéna par son flingue à l’ouest. Mais la chef de guilde s’était ressaisie, et commençait déjà à donner ses ordres. « Vivi, fait une recherche d’Aura, je m’occupe de réveiller Beth et Lulu ! Ils sont pas nombreux, pas plus de trois je pense ! Le flingue à l’ouest tire comme un pied, je vais essayer de chercher le lanceur de grenade ! JeanGrey ! Bon sang, elle est AFK !»
Ah, mince, pensa Melkov. Recherche d’Aura… Autant pour la potion d’invisibilité. Bon, il fallait donc qu’il bute la Violette avant de continuer. Changeant de stratégie, il farfouilla dans son sac à la recherche d’autres grenades. Puis, fonçant dans le tas, il posa en posa trois à fragmentation aux pieds de la petite mage, avant de partir vers le nord en tirant sur Xxéna. Qui avait réussi, en trois ou quatre taloches par personne, à réveiller les deux autres joueuses. Bon, ça devient tendu, mais c’est encore jouable. Il me reste des potions de rapidité, cinq grenades, et deux potions d’invisibilité. Lulu et Vivi sont deux mages, donc elles ont toutes les deux Recherche d’Aura. Donc cibles prioritaires.
Il décida de courir en rond autour d’elles, leur tirant dessus, changeant de sens, retirant. Les grenades explosèrent avec un peu de délai, mais Violette, concentrée sur le sort qu’elle devait lancer, ne le vit pas arriver. Trois balles dans la tête finirent le travail. Et de deux !
Le flingue de l’Ouest fini par arriver à la fin de ses munitions. Et Xxéna de s’écrier :
- Les filles, y a plus personne à l’Ouest ! Concentrez-vous sur l’autre tireur ! Celui qui bouge, c’est celui qui fait mal ! Vivi, dépêche-toi de rez, et reviens ici tout de suite ! on a besoin de toi !
C’est ça, reviens. M’en fiche de crever, mais je vais vous faire payer. Bande de…
Continuant à jurer dans sa tête, il décida de faire une petite pause. Déjà, pour recharger le flingue de l’Ouest, et le changer de position. Ensuite, ses potions arrivaient à fin d’usage, il lui fallait en reprendre. Lulu était presque finie. Mais Beth allait être un gros morceau. Et Xxéna n’était pas idiote, donc ça allait compliquer aussi. Glouglouglou et glouglouglou. Clic Crac. Melkov dégoupilla encore trois grenades, qu’il lança à intervalles de deux secondes chaque.

Lulu explosa en plein de pixels. Mais pas avant d’avoir réussi à lancer le sort. Beth regarda directement vers Melkov, eut un rictus méprisant : « Je te vois, petite raclure. » Elle fit tournoyer son marteau et fonça vers lui. Melkov décida donc de ne pas repositionner le deuxième flingue, etde s’en servir pour tirer en reculant. Mais, se rappelant de la géographie présente, il changea de direction au dernier moment (derrière lui se trouvait une descente assez raide, et c’était une mauvaise idée que de vouloir la descendre en marche arrière.) Il fonça donc entre les jambes de la grosse vache, pivota sur lui-même lorsqu’il fut à portée du marteau et passa dans son dos.
Et vit que Xxéna était morte. Mais comment ? Les grenades ne l’ont pas touchée ! Tournant sur lui-même en regardant en tous sens, inquiet, il vit une ombre noire se faufiler vers Beth qui était en passe de lui fracasser le crâne comme un melon trop mûr lui sauter dessus et lui planter un katana effilé dans le cou. Il eut juste le temps de voir le nom du personnage qui venait de lui sauver la vie, et ça lui fit un choc encore plus grand. Nayoki. Mais c’est pas possible ! Elle est…

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 21 April 2014 - 18:00

Nayoki arriva dans le monde, furieuse comme a son habitude. Elle sentait qu’elle avait du retard à rattraper, même si elle ne savait pas par rapport a quoi ou qui. Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas venue. Elle vit un message de la part de Gautier : « Pourquoi tu nous as lâché comme ça ? Mes potes et moi on s’est fait buter en boucle, à cause de ça ! C’est ignoble, comme réaction ! » qu’elle ignora superbement et passa un message sur le forum « Mercos cherche groupe pour la tour Galamadriabuyak, tarif du rush à débattre. »

Nicolas était encore plongé en pleine réflexion. En même temps, il en était sûr, il n’y avait qu’elle pour avoir ce pseudo. En même temps, elle lui avait paru parfaitement normale et n’avait fait aucune remarque quant à ce qui s’était passé. Et puis, elle était beaucoup trop efficace, pour ce qu’il connaissait d’elle. Il décida de faire des recherches sur le ou la joueuse qui avait le personnage de Nayoki. Il apprit ainsi qu’elle avait commencé voilà un ou deux mois, qu’elle défiait en duel tout ce qui passait à sa portée, et qu’elle disparaissait ensuite pendant parfois une semaine. Elle était maintenant niveau dix, mais elle n’avait pas encore tenté de passer la Tour Galamadriabuyak. Il voulait l’observer encore avant de décider que faire. Mais elle avait déjà vu le pseudo Melkov en mouvement… Il appela Alexis :
- Dis mon vieux, on peut refaire plusieurs fois le premier étage de la tour ?
- Ben, ouais, mais ça t’apportera rien, en fait. Les premiers niveaux, ça ne fait que te débloquer les niveaux supérieurs, tu sais. Enfin, si, à la rigueur, ça peut t’apporter du background, parce que c’est pas dans les mêmes zones que tu tombes. Pourquoi tu me demandes ça ?
- J’ai besoin que tu me rendes un service, et sans poser de questions…
- Vas-y, dis ?
- Je voudrais que tu assistes au premier étage de la Tour de Nayoki, un perso sur Horizon. Et je voudrais regarder.
- Hein ? C’est qui, ça, Nayoki ? Et comment tu veux être sûr qu’elle ait besoin de quelqu’un ?
- De ce que j’ai compris, c’est une mercos, donc elle va forcément finir par avoir besoin de quelqu’un. Si je suis pas là, fait quand même le niveau, et regarde comment elle se débrouille. Je peux pas vraiment te dire ce que je cherche, mais j’en ai besoin.
- Boah, ok, d’accord. De toute façon, pour le moment j’ai pas mieux a faire.

Elle n’eut pas longtemps à attendre, mais elle en profita pour se replier sur elle-même, à rabâcher ses sentiments comme des mantras. Tout rejeter en bloc, ne rien laisser paraitre des émotions, qui sont autant de faiblesses. Attaquer avant l’autre, ne pas lui laisser le temps de se défendre. Ne pas sourire, c’est un appel à la socialisation.

- Euh, les gars ? C’est vraiment elle, le mercos ? Faut l’éviter au max ! Elle bute tous ceux qu’elle croise ! » Trois personnes s’approchaient d’elle, craintivement. Elle en fut intérieurement ravie. Comme ça, elle était connue ? Et elle faisait peur ? Parfait.
- Bonjour » répliqua-t-elle sobrement « Je suis niveau 10, je veux faire la tour. Je fais juste l’instance, partage du butin s’il y a, et basta.
- C’est toi qu’a laissé tomber ton équipe, la dernière fois ? C’est passé sur le forum. Elle les a laissé se faire camper par les PK.
- On avait fini l’instance pour laquelle ils m’avaient payé. » Inutile de ressasser ce qui s’était passé. Elle s’était montrée faible, et avait péri de manière franchement lamentable. « Maintenant, si vous voulez papoter, c’est pas avec moi. Moi, je suis la pour l’instance, point ! Partant, ou pas ?
- Euh, ouais, quand même. On est trois, et niveau neuf. Comme t’es du même niveau que nous, à peu de chose près, on va tabler sur 500 creds ? » Nayoki ne répondit pas, le jaugeant d’un regard froid. « 1000 creds, on peut pas faire plus ».
Elle hocha la tête, et se mit en route vers la Tour. Elle entendit un soupir de soulagement derrière elle, et sourit intérieurement.

Arrivée à proximité, elle se tourna brusquement vers ses nouveaux coéquipiers :
- Bon, vous êtes quelles classes ?
- Prêtre niveau 9, lui est Mage guerrier niveau 9, et lui est Palouf niveau 10.
- Ok. Vous savez comment ça se passe à l’intérieur ?
- Ouais, on est téléporté à un endroit au hasard, et on remplit une quête avec un niveau de difficulté assez bourrin. Et si on réussi, on se refait téléporter ici, mais avec la possibilité de passer les niveaux supérieur.
- Et vous avez prévu de l’équipement ? Potions, tout est OK ?
- Ouais, ouais, pas de soucis !
- Bien, on est parti » Et elle entra d’un pas décidé, pas plus intéressé par les autres membres. Ils se débrouillaient tout seuls, elle avait juste à surveiller qu’ils crèvent pas trop vite. Avec deux soigneurs potentiels, fallait vraiment le vouloir, pour que l’équipe s’en sorte pas.

Ils arrivèrent dans un lieu escarpé, glacé, a proximité d’un canyon. Nayoki, s’approchant de la tranchée vit des objets noirs, assez gros, à l’entrée du canyon. En regardant de plus près, il s’agissait de cadavres de monstruosité, mi-insecte, mi humain. En dessous de la taille, c’était un abdomen de Fourmi géante, pourvue de six pattes. Le lien se faisait bizarrement avec le torse humain, couvert de plaques de chitine bleue-noires. Elle donna un coup de pied à un cadavre, pour voir sa tête. Le haut de cette dernière pouvait presque passer pour humaine, sans compter sur les petits picots sur le haut du crâne (mais enfin, avec les coiffures, aujourd’hui, on ne pouvait pas forcément savoir), mais la mâchoire inférieure, se divisant en deux, comme des mandibules confirmait la monstruosité de la chose.
Son observation fut coupée par l’appel d’un homme, qui passa la tête par une crevasse d’où il était caché « Débejez fous, il font refenir ! » Les trois mecs de son groupe partirent devant voir l’homme.
- Hey, c’est Arnold Zolid ! C’est le PNJ de la Tour, il file pas mal des quêtes de fin de dizaines. Que pouvons-nous faire pour toi, mon brave ?
- Ach, les Myrmigz nous addaguent ! Ch’ai chusgu’izi réuzzi à les rebouzzer, mais che n’ai blus de munizions ! Il vaut gue ch’aille jerjer du renvort !
- Quelle est la gue… euh, la quête, exactement ?
- Zoit denir chusgu’à mon redour, zoit dédruire l’ennemi » fini le PNJ avec un sourire sadique qui laissait peu de place à l'imagination quand à sa préférence.
- Et ils arrivent d’où ? On ne les as pas vu, pour le moment…
- De là-bas ! » dit-il en montrant l’entrée du canyon. Puis, il leur fit un dernier signe, et partit en courant. Le Mage-guerrier fit un geste dans sa direction, puis abandonna l’idée de le rattraper. Il se tourna vers l’équipe, haussa les épaules, et demanda :
- Et maintenant, on fait comment ? » Nayoki prit le devant des opérations :
- Moi devant, je suis guerrière. Le Paladin derrière moi, au soin, tu me soignes et tu encaisse les coups pour protéger les deux crevettes derrière. Le mage-guerrier ensuite, essaye de trouver un endroit surélevé, d’où tu lanceras tes sorts plus facilement. En dernier le Prêtre, au soin. De toute façon, c’est un très petit canyon, on ne peut y passer que difficilement a deux, Si on se tient à cette formation, personne ne passe !
Un hochement de tête, tout le monde se mit en place. Nayoki entendit le prêtre pouffer de rire, et se retourna, sourcils froncés, avant de le désigner du menton : « qu’est-ce qu’il a ? »
- Vous avez vu le titre de la quête ? « This is Polaris ! », genre, la grosse référence au film 300 !
- Euh, ouais, mais je sais pas si vous avez vu le film, ça se finit pas très bien ! Et en plus, ici, c’est pour les niveaux 50 ! » fit le Paladin, tournant sa tête de tout côté.
- Bon, vous avez fini de pleurnicher comme des gosses » les rabroua vertement Nayoki. « On est limite avec une autre zone, d’un niveau inférieur, et les quêtes sont toujours adaptées au niveau des persos. Je suppose que la référence, c’est qu’il va falloir tenir le canyon en sous nombre. Et ça, si vous me soignez, je peux le faire tranquille ! » Dégainant son katana, elle se planta devant eux, dans le canyon.

Il était temps. Elle entendit une multitude de cliquetis sur la glace et, du fond du canyon déferla ce qu’on aurait pu prendre au départ pour une vague goudronneuse. Ces bestioles, comme le cadavre qu’elle avait croisé avant qu’on lui remette la quête, avançaient sur leurs six pattes, tenant pour certains des épieux, des épées, des javelots dans leurs mains à trois doigts. Pas de bouclier, pensa Nayoki. Ça l’arrangeait, elle n’en avait pas non plus.

Elle entra dans une phase de concentration intense, fonça sur les ennemis, coupant, tranchant, massacrant du Myrmics, le nom de ces ennemis. Elle ressenti tout de suite exactement la même chose que pendant le combat contre Fantöm. Sauf que là, elle sentait bien qu’elle faisait du dégât ! Les cadavres tombaient devant elle, les ennemis escaladant les corps de leurs congénères pour l’attaquer dérapaient dans un liquide gélatineux blanchâtre, le sang de leur espèce. De temps en temps, Nayoki reculait, non pas sous le nombre, mais justement pour éviter de perdre l’équilibre ou de se blesser sur l’une des carapaces chitineuse aiguisée de l’un de ces monstres. Elle trouvait ce décalage amusant : le seul moment où elle trouvait la paix, c’était au cœur d’une bataille où elle s’impliquait corps et âme. Et en plus, elle se rendait compte que le soigneur faisait son boulot, car non seulement, elle n’avait pas besoin de prendre de potion, mais en plus, son énergie ne descendait presque pas.

Klariel
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RE: Les Plumes d'Olydri
le 06 May 2014 - 22:37

Elle ne jetait pas de coup d’œil en arrière, mais cria par-dessus le fracas du combat :
- Ça tient toujours, là derrière ?
- Nickel » répondit le Paladin « J’ai rien à faire, juste finir les quelques qui passent, et ils sont rares. Tu sais que tu fais peur, quand même !
- Mage ?
- Tout va bien, et je vois que la file de Myrmics est en train de s’arrêter !
- On ne se relâche pas encore, il pourrait y avoir pire ! Prêtre ?
- Tout va bien, mais la pause va être bienvenue, j’ai une potion de mana à prendre !
- Paladin, tu prends le relais soin, Prêtre, go potion ! Communiquez plus, bon sang !

Et en effet, après avoir sauvagement terminé une dizaine d’hommes-fourmis, il n’y eu plus personne. Nayoki en profita pour souffler un bon coup, nettoyer son arme.
- Mage, si tu vois quelque chose, de là-haut, tu nous préviens !
- Tu sais, j’ai un nom…
- Je m’en fiche, de ton nom ! Tu fais ton boulot, et après cette instance, de toute façon, on a peu de chance de se retrouver. Donc tais-toi, et concentre-toi.
Le Mage-guerrier eut l’air vexé, ouvrit la bouche pour répliquer, puis la referma, haussa les épaules et se remit à scruter la bouche du canyon. Nayoki, toujours debout, décida de poser son pied sur une des parois, pour avoir un point d’appui, posa sa lame sur sa cuisse, et sorti sa pierre à aiguiser. Des sons crissant de pierre contre acier firent grincer les dents de ses compagnons d’instance, mais personne n’osa le lui faire remarquer. Son côté sec, autant que sa folie meurtrière avait impressionné et apeuré toute la guilde.

Deux minutes plus tard :
- Ils reviennent ! Eh, c’est pas les mêmes, ils ont l’air vachement plus balèzes !
- Enfin, c’est pas trop tôt », dit Nayoki en rangeant sa pierre. Les cadavres avaient disparus, paquets par paquet. « Je finis par croire que le PNJ ne reviendra pas… Allez, tout le monde en position ! »
En effet, pour dire qu’ils étaient plus balèzes, ils l’étaient ! Si les Myrmics de base faisaient environ 1m50 de haut pour 1m30 de long, ces bébêtes dépassaient les humains en taille ! Et leur chitine rougeoyaient d’en dessous, comme si elles avaient de la lave dans l’abdomen. Ce fut d’ailleurs cette impression qui sauva Nayoki… Lorsqu’elle vit les premiers s’arrêter, et retrousser leur abdomen entre leurs pattes, elle hurla « TOUS A TERRE ! » et plongea en avant. Un jet d’acide rouge lui passa au dessus de la tête, touchant de plein fouet le Paladin, pas assez rapide. Un gros trou dans le torse, il s’effondra. Nullement émue, la guerrière aboya au prêtre de ressusciter le Palouf, et chargea dans le tas. Une roulade de côté, un plongeon, elle esquiva les premiers tirs. Après, elle était suffisamment près pour pouvoir taper directement les Véterans Myrmics (elle supposait que c’en était…) En plus, ils semblaient mettre du temps pour se recharger en acide. Tant mieux, pensa-t-elle tout d’abord. Avant de voir les doubles-lames que ces sales bêtes dégainaient, et faisaient tournoyer tout autour d’eux. Elle décida de ne pas réfléchir plus, et attaquer l’un d’entre eux tant qu’elle pouvait. Aucune de ses attaques ne portait. Par contre, elle se fatiguait beaucoup plus à esquiver toutes les ripostes ennemies.

Une boule violette remplie d’éclair vint exploser au centre des Vétérans. Au départ, Nayoki cru que le Mage-Guerrier s’était planté de cible, et que son sort avait raté. Puis elle se rendit compte que certains des Myrmics géants tournaient sur eux-mêmes, comme s’ils ne se rendaient pas compte que leur ennemie était juste devant eux. Elle comprit alors qu’il avait balancé un sort de confusion. Prenant de l’élan, et couru sur la paroi, et sauta directement sur le dos d’un des confus. Un normal tenta de l’attaquer au vol, mais rata son attaque, et trancha la tête de son congénère. Nayoki profita de la pause qui survint juste après l’attaque, quand le monstre se rendit compte qu’il venait de rater sa proie, et, qui sait, qu’il venait peut-être de buter un proche, pour lui planter son katana dans l’œil droit, et tourner la lame. La bestiole géante s’écroula en soubresauts, ce qui rajouta à la confusion qui régnait déjà. Le Paladin, à qui on avait laissé la voie libre, chargea à son tour, couvert par des sorts de flammes. Le sort de ces créatures fût très vite scellé, a coup de hache de guerre, de boule de flamme et d’éclair, et de katana. Et tout redevint calme à nouveau…
- Heureusement qu’on était là, hein » dit en souriant gentiment le Mage-Guerrier.
- Peuh. J’aurais pu me débrouiller seule » répondit Nayoki avec une mauvaise foi absolue, qui estomaqua le reste de la guilde.
- M’enfin, tu dois t’en rendre compte que tu serais morte, si j’avais pas balancé mon sort ! Ça va, quoi, la coopération, ca marche bien!
- Je travaille seule. Et j’aurais fini par trouver une autre solution. Par ailleurs, lancer des sorts, c’est ton boulot, heureusement que tu arrives encore à le faire ! » cracha-t-elle, de nouveau hargneuse. Le prêtre coupa la discussion en ouvrant grand les yeux et la bouche, et en montrant un truc derrière leur dos :
- Là, là, laaaa Ree
- Quoi, la ré ? Tu veux faire de la musique, toi ? » s’énerva Nayoki
- Non, je crois qu’il dit que derrière toi, y a la Reine des Myrmics ! » compléta le Paladin en reprenant sa hache a double lame en main.

La reine faisait bien deux mètres de haut, et trois à quatre mètre de longs. Elle s’avançait, dédaigneuse, majestueuse, le sceptre à la main. Elle s’arrêta à une vingtaine de pas d’eux.
Une voix retentit dans leur tête :
- Bonjour, Humains. Vous avez lutté vaillamment contre mes enfants. Vous avez fait de nombreux morts, parmi eux. Je respecte leur mémoire en venant vous parler. Je souhaite arrêter cette guerre inutile et sanguinaire. Que ferez-vous ? La paix ? ou massacrer l’unique survivante ?
Nayoki se préparait déjà à slasher l’immonde bestiole, quand le Paladin et le Mage-Guerrier vinrent se poster devant elle :
- Nous sommes pour la paix, à la condition que votre peuple ne revienne pas pour détruire le notre !
- Hein ? Mais qu’est ce que vous racontez, comme conneries ! Faut la buter ! C’est le principe de cette quête ! Vous voulez passer le portail, ou quoi ?
- Nayoki, calme-toi ! Tu ne savais pas, mais y a des fois dans les quêtes, tu as des choix. Et là, je trouve que sauvegarder une espèce, c’est mieux. On a réussi à les massacrer, en grande partie grâce à toi, merci. Mais tu es une mercenaire, tu te ranges à la majorité. Et là, on est deux, minimum, à vouloir les sauver.
Nayoki grommela, pesta dans sa barbe, mais rangea son arme.
- Merci, Humains. Notre peuple va continuer à vivre en paix.
Elle leur tourna le dos, et reparti comme elle était venue, royale. Nayoki résista à l’envie de la planter dans le dos. Mais elle avait besoin de l’argent de l’instance, et les trahir au dernier moment n’était pas le mieux qu’elle pouvait faire. Malgré son apparente neutralité, elle se considérait loyale, et le discours qu’avait tenu Gautier l’avait marqué. Après tout, ce n’était pas sa faute si elle était morte à ce moment là. Mais elle avait décidé de faire comme si c’était ce qu’elle avait décidé. Et tant pis ce qu’en penseraient les autres.
Toute à ses réflexions, elle n’avait pas remarqué que le portail s’était ouvert, et que les autres étaient partis. Elle pensa qu’ils avaient dû filer sans lui donner sa prime, et leur couru après dans le vortex bleu.

Lorsqu’elle ressortit, ils étaient là. Elle soupira intérieurement de soulagement. Le Mage-Guerrier se tourna vers elle et lui dit :
- Bon, on s’est dit que t’avais quand même fait un super boulot, pour l’instance. Donc voici les 1000 crédits prévu, et on t’a mis un petit bonus de 200 creds.
- Ouah ? Mais, euh…
- T’inquiète, on s’est mis d’accord. Écoute, t’as un sale caractère, mais t’es efficace en combat, et t’es une bonne stratège. On pourrait avancer vite avec toi dans la guilde. Ça te dirait ?
Un gros logo apparu à côté de ses pieds. « Voulez-vous entrer dans la guilde « Futuroxor » ? C’était plus que la guerrière n’aurait pu espérer. Elle allait pour cliquer sur « OUI », quand quelque chose la retint. Elle finit par secouer la tête, et cliqua sur « NON », en répondant :
- C’est très sympa les mecs. Mais je vous l’ai dit : je joue seule. Je joue pour les duels, principalement. Mais je vous ferais un prix, pour la prochaine instance que vous voulez ! » fini-t-elle en leur faisant un de ces rares sourire qui éclairait son visage. Ils hochèrent la tête, n’insistant pas plus et se séparèrent ainsi.

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