Avertissement :  Attention, cet article va de nouveau parler de Saint Seiya (désolé...). Mais en des termes peu élogieux et parfois crus… Cet article va également te SPOILER méchamment le contenu du film. Donc, si tu comptes aller voir ce film ce week-end, faisant abstraction de ma mise en garde, passe ton chemin… Et cours lire mes autres articles !

J’avais dit que je ne le ferai pas… et pourtant me voici aujourd’hui, tenant fermement mon clavier, prêt à laisser exploser mon cosmos contre ce film.
Qu’est ce qui m’a fait changer d’avis ? Et bien la sortie du film, ce mercredi, dans les salles obscures, ainsi que les nombreux articles assassins qui ont fleuri suite à cet évènement. J’avais envie de donner mon opinion, autrement que par un éphémère statut Facebook meurtrier. On parle de Saint Seiya quand même, et comme vous avez pu constaté, je ne badine pas avec cette œuvre.
Alors, quel est l’intérêt pour vous de voir un énième fan se défouler sur ce pauvre film ? Aucun, et vous avez raison ! C’est pourquoi je vais tenter une autre approche. J’avoue que je vais quand même décharger un peu de fiel, mais il faut que ça sorte, désolé… Ensuite nous essaierons de sortir du bon de ce film et … il y en a ! Oui, oui, oui !!!
Allez Zell, brûle ton cosmos, trouve le 7^ème et 8^ème sens et terrasse ce nouvel ennemi !!!

Une annonce prometteuse, doublée de bonnes intentions

Début 2014, on voyait débarquer Harlock, le corsaire de l’espace dans nos salles françaises. L’idée de retrouver (ou de rencontrer) le héros de notre enfance était réjouissante (« Albaaaaaatoooooooor, Albaaaaatooooor …»). D’autant plus que le film était beau…incroyablement beau ! Je me souviens être allé voir ce petit bijou d'animation, accompagné d’un pote plus âgé issu de la génération Albator et de son fils de 8 ans. Les trois spectateurs y avaient trouvé leur compte (Tiens, Philippe CARDONA vient de me retirer de sa liste d’amis…). J’avais eu un regard moins critique que sur Saint Seiya, ne connaissant pas aussi bien les corsaires que les chevaliers… Ce détail a son importance.
C’est alors qu’est annoncé le film Saint Seiya, la légende du Sanctuaire ! Et là, nous nous prenons à rêver de nouveau ! D'autant plus que rapidement, on nous balance en pleine figure une bande-annonce prometteuse, avec en fond sonore le mythique "Pegasus Fantasy". Les petits salauds, ils savent comment me chauffer.
Si le message est le même que celui d’Albator, à savoir faire découvrir aux générations actuelles, une vieille licence qui a bercé ses aînés, pourquoi ne pas se réjouir ? Une nouvelle version de notre manga préférée, avec les moyens actuels, oui ça m’intéresse. Et puis de toute façon, Saint Seiya, ça pique ma curiosité.
Mais voilà le premier souci : le titre de cette œuvre, la légende du sanctuaire. Et là les premiers doutes s’installent. Certes, le choix semble judicieux, cet arc scénaristique est le  plus populaire et considérée par les puristes comme le meilleur (quoiqu'Asgard a ses fans...à débattre). Cependant, il occupe 73 épisodes (dont 21 pour les seules douze maisons). On pouvait donc légitimement se poser la question : comment traiter convenablement cet arc sans tailler le scénario, à l’aide d’un tranchoir de boucher ? C’était bien évidemment mission impossible… Et pourtant, sans avoir Ethan HUNT au scénario, ils l’ont fait !

En avant la musique !!!

Qu’est ce qui fait que  Saint Seiya  se démarque d’un shonen classique ? Je répondrai la profondeur de ses personnages. Chacun possède un background et un caractère spécifique, parfois très fouillé, souvent larmoyant. Les combats prennent alors une saveur toute particulière, leur permettant d'atteindre des climax en terme d'émotions. Si jamais, ce background venait à disparaître, on tomberait dans un gros bourrinage massif et répétitif, simplement agrémenté de belles armures et d’attaques classes. Et bien…  Voici votre film ! L’intrigue est posée durant la première demi-heure et ça se bastonne gaiement durant 1h. T'as pas envie de te prendre la tête, ça tombe bien, eux non plus.
On prend à peine le temps de t’expliquer qu’il y a des chevaliers, qu’ils doivent protéger Athéna, que le Sanctuaire c’est des méchants, à partir de ces dogmes axiomatiques incontournables, les personnages arrivent, se présentent et tapent comme des sourds jusqu’à ce que le chevalier d’en face meurt ou les laisse passer. Et avouez que c’est quand même dommage…
La meilleure illustration de ce propos est l’affrontement entre Hyoga et son maître Camus, chevalier d’or du Verseau. Tellement épique et émouvant dans le dessin-animé, ce combat sonne creux dans le film. Expédié en une minute, le temps que le spectateur apprenne que Camus est le maître de Hyoga et que ce dernier s’élève au 7^ème sens (dont il a entendu parler 5 minutes avant) et qu’il balance leur « Aurora Execution ». Quel dommage de passer à côté d’un tel moment.
Certains partis pris sont plus que douteux, quant au traitement des personnages. Je passerai volontiers sur le fait que Milo du Scorpion soit une femme, que Mü du Bélier porte des lunettes ou qu’ils aient collé des percings à Aiolia du Lion… Mais qu’on m’explique pourquoi Deathmask du Cancer chante et danse, avant de finir en slip devant Shiryu ? Pourquoi Aphrodite du Poisson,  certes loin d’être le plus populaire, ne sert  absolument à rien, et meurs juste après avoir eu le droit de sortir une réplique de 5 mots ?  Quant àce brave Ikki du Phoenix, considéré comme le joker badass de l’équipe, fait une arrivée aussi inutile qu’hors sujet. Mais qu'est ce qu'ils vous ont fait ces gens ? On frise le règlement de compte personnel. Tout cela ne témoigne pas d’un choix scénaristique fort, mais bien d’un manque de respect du matériel d’origine. C’est vraiment risible pour le coup. D’un point de vue personnel, je ne me suis toujours pas remis de la maison du Cancer !
D’autre part, certains éléments n’ont rien à faire dans ce film. Comme cette horrible statue de pierre à l’effigie d’un dieu égyptien (non, non je n'ai pas bu pendant que je tape cet article), qui affronte les chevaliers d’or, à un moment où l’on se réjouissait de les voir revenir dans le droit chemin. Laissant les chevaliers de bronze...euh pardon, Seiya se frapper le gros morceau (ça encore, je les trouve assez respectueux de dessin-animé). Mais ce n’est rien à côté du monstre, tout droit issu de Final Fantasy, que pilote Saga des gémeaux à la fin du film, en guise de dernier combat, tel un Power Ranger aux commandes de son Mégazord. Nous sommes complètement hors de propos…

Zell, on ne s’adresse pas à toi !

Ah mais oui, j’avais oublié, on s’adresse à une nouvelle génération, des néophytes. Mon discours de vieux puristes de la première heure ne peut s’appliquer à ce film. OK, qu’à cela ne tienne !
Donc, je suis un spectateur lambda qui découvre la licence Saint Seiya.
Ben c’est un mauvais film ! Personnages creux, intrigues à deux balles expédiées en 30 secondes, scénario inexistant, uniquement un gros prétexte pour se taper dessus avec des armures et des magnifiques effets de synthèse. POINT ! De quoi contenter un gamin de 6 ans… Ah ? C’était le but du film ? Et bien désolé de me sentir légèrement lésé.
Saint Seiya est l’un des trésors de la culture Manga japonaise. L’un des univers les plus complets et fournis, qui continue de s'enrichir aujourd'hui encore. Je ne vais pas m’excuser d’exiger plus d’un film Saint Seiya digne de ce nom. Et si le but était d’attirer un nouveau public vers cette licence, et bien ajoutez ce message à la fin du générique « veuillez ne pas vous arrêtez à cette vision mercantiliste de notre licence. Nous vous invitons à découvrir le dessin animé d’origine pour une meilleure appréciation. Merci. »
Je ne cache pas que plus tard, Saint Seiya est un héritage que j’aimerai transmettre à mon fils. Et bien, même si je suppose que les mœurs auront évolué de ce côté là, c’est tout de même la série d’origine que je lui montrerai.
Pour faire un petit parallèle avec Saint Seiya Omega, le discours était le même à la base. Mais les puristes y ont trouvé leur compte avec une bonne dose de fan service. Au final, j’ai moi-même passé un très bon moment devant. La légende du Sanctuaire n’a pas eu le même effet et c’est là que ce message initial me dérange. Les personnes qui ont commis ce film savaient que des nostalgiques, puristes, appelez-les comme vous voudrez, se ramèneraient par plaisir, ou au moins par curiosité, pour le voir. Ne venez pas me dire qu’il n’y avait pas moyen de contenter tout le monde ? D'éviter à Deathmask une énième humiliation ? Pauvre Deathmask...

Et pourtant, tout n’est pas à jeter !

Le visionnage de ce film, a suscité, au sein de l’équipe de NOOB, des discussions enflammées, avec une grande majorité de retours négatifs. Cependant, certains points positifs sont à souligner, parfaitement monsieur !
Contrairement à beaucoup, j’ai aimé le design. C’est un parti pris très fort et assumé, et il ne m’a pas choqué, au contraire, il se trouve que certaines justifications apparaissent comme une évidence.
Prenez l’apparence des 5 bronzes, il est vrai qu'ils ressemblent à des One Direction de Shibuya. Ce n’est pas idiot, il s’agit simplement de jeunes de leur temps. Il faut rappeler que ce sont des adolescents, chose que l’on oublie parfois dans la série d’origine, surtout lorsqu’on entend Ikki, qui a la voix de Garou à seulement 14 ans.
J’irai même jusqu’à dire que le design des armures est ingénieux et colle avec l’idée que ces dernières peuvent être en tant qu' « armes modernes », même si je pense que la mode Iron Man y est pour beaucoup. Mais elles attestent du fait que, quand tu en portes une, tu es plus fort. Et désolé de douter de ce postulat quand on regarde le dessin-animé, surtout quand Shiryu se bat (et gagne toujours une fois qu’il la jarte).
Je suis un fan absolu des attaques dans Saint Seiya, je les connais quasiment toutes par cœur. De ce côté-là, rien à redire… Elles sont splendides et globalement respectées.
Les armures ont une réelle identité, comme celle du Gémeaux divisées en deux parties, l’une d’or, l’autre noire, l’armure du Sagittaire avec sa base style centaure, l’armure du Verseau avec sa mini-jarre intégrée à tête chercheuse comme un prédator (oui dit comme ça c’est bizarre).
Quitte à prendre des risques dans le traitement du sujet, je préfère que ça se passe au niveau visuel, cela n’engagera que le jugement de goût du spectateur.
Mention spéciale à la troisième maison, celle des Gémeaux, qui est totalement ignorée dans le scénario : et bien tant mieux ! Cela évitera au spectateur de comprendre dès le début de cette bataille, que le méchant à la fin c’est Saga, le propriétaire, qui a trahi son petit monde. Parce que dans la série, niveau suspense, on a vu mieux…

Suis-je un fan trop exigeant ?

A trop attendre de sa licence fétiche, il est rare que l’on soit pleinement satisfait.  Peut-être suis-je aveuglé par ma fanboy attitude ?
Cependant, je doute réellement que Saint Seiya, la légende du Sanctuaire soit un grand film. Et que suite à sa sortie, nous ayons un regain d’intérêt de la jeune génération pour cette vieille licence. Au contraire, j’espère que l’effet inverse ne se produira pas, avec des discours du genre « comme c’est nul les chevaliers du Zodiaque, la chance qu’on a d’avoir Bob l’éponge maintenant ! ». Je trouve ce film tellement peu représentatif de la grandeur de l’œuvre, que j’espère qu’il ne la desservira pas.
Je pense qu’il faudrait vraiment que je revois ce film à tête reposée, maintenant que je sais à  quoi m’attendre et que j’analyse tout ça au calme. Mais aussi que je récolte l’avis de néophytes, qui sont allée voir ce film par curiosité.
Ou peut-être suis-je devenu trop exigeant avec cette licence, toujours allègrement exploitée ?
Je possède la collection des Saint Seiya, Next Dimension, écrite et dessinée par le maître Masami KURUMADA (toujours en cours). Je la trouve incroyablement mauvaise… pourtant nous avons bien l’auteur orignal à la baguette.
Comme quoi, on peut maîtriser son sujet et passer tout de même à côté…

Pour finir, je ferai une ouverture très générale. La licence Saint Seiya m’a beaucoup apporté et me procure actuellement toujours du plaisir. Et tant que des créatifs se pencheront dessus et nous offriront du contenu, je serai le gros benêt qui ira consommer. Ils ont déjà annoncé la suite de ce film, avec l’arc sur Poséidon. Malgré tout ce que j’ai pu écrire, devinez qui ira voir le film ???
Je pense inconsciemment avoir besoin de me raccrocher à ces valeurs sûres, qui ont enchanté mon enfance et qui influence ma passion actuelle.
Pas plus tard que hier, j’ai acheté le nouveau Dragon Ball Xenoverse, pourtant largement décrié…
Je suis un incorrigible passionné, je l’assume et je le vis bien !