Avengers : Age of Ultron (Avengers : l'Ere d'Ultron dans notre doux idiome national) est la suite pas vraiment directe du premier film Avengers, les différents longs métrages individuels (Thor : The Dark World, Iron Man 3, Captain America : The Winter Soldier) ayant assuré l'interlude.
Réalisé par Joss Whedon, tout comme le premier, et ramenant les personnages ayant fait le succès dudit premier opus, ce film... Ah non, pas de Tommy Hiddleston, on a perdu quelques centaines de milliers de fangirls. On fera sans. Robert Downey Junior, Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Chris Evans, Scralett Johansson et Jeremy Renner sont donc de retour, accompagnés cette fois-ci d'Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen et James Spader, qui donne sa voix au grand méchant tout vilain du film : l'Intelligence Artificielle Ultron.


Bon, autant le dire maintenant, ne vous attendez pas à du très grand jeu, les acteurs restent égaux à leurs performances dans les films précédents ; ni progrès, malheureusement, ni régression (ce qui serait tragique). C'est dommage pour certains personnages, qui ne sont pas développés autant que l'avaient annoncé les scénaristes, et encore plus au vu des capacités des acteurs (suivez mon regard vers la combinaison moulante en cuir noir), mais comme les jeux sont plus que corrects et un minimum diversifiés, ce n'est pas gênant. A part peut-être pour Ultron.


Et puisqu'on en parle, penchons-nous sur l'histoire, point central de tous les films de super-héros. Grande différence avec l'opus précédent, Avengers : Age of Ultron en a un. A ce point, je vais blablater quelques lignes, le temps de laisser l'indignation retomber, puis je reprendrais. Saviez-vous que le titre vient d'un comic book sorti en 2013, une sorte de mini-event pour patienter avant le gros blockbuster de l'année. Si le vilain est bien Ultron, les similitudes avec le film s'arrêtent là, les personnages principaux étant Wolverine et Invisible Woman, deux personnages dont Disney n'a pas les droits (oui, c'est Disney qui produit les films Avengers et assimilés).
Bien, je pense que vous avez arrêté de m'invectiver et vous êtes calmés, donc je reprends : là où Avengers premier du nom était divertissant mais sans plus (du point de vue de l'intrigue ; visuellement, il mettait une claque), celui-ci dispose d'un véritable scénario, qui sans être exceptionnel ou exempt de failles narratives, n'en est pas moins cohérent et bien réparti tout au long du film.
Assez logiquement, cela est dû à l'emphase mise sur la dynamique d'équipe (présente ou non, questionnée ou affirmée, etc...), élément tellement absent du premier opus qu'il fait ici office de révolution scénaristique.

Outre cette dynamique, et encore une fois de manière logique, la force du film vient du traitement des personnages et de leur approfondissement (relatif) y compris pour les petits nouveaux. Parce qu'étonnamment, les protagonistes se retrouvent dotés de motivations, de buts, de valeurs, de passés, qui expliquent leurs actes et les interactions entre eux. Hawkeye gagne aussi quelque importance en s'étoffant (mais toujours pas assez, à mon grand damn), tout comme Banner qui n'est plus réduit qu'à l'alter-égo de Hulk (rappelons qu'on a affaire au 4e terrien le plus intelligent dans les comic books), et les jumeaux Maximoff qui ne sortent pas nulle part.

Le seul développement qui sent l'artificialité à plein nez est la tentative de romance entre Natasha Romanova et Bruce Banner, qui est plus embarrassante qu'autre chose sans son inutilité hollywoodienne.
Au final, et j'y reviens, seul Ultron pose un véritable problème : le jeu et la forme du discours du personnage contrastent avec le fond. Pour une IA confuse et égarée, il ressemble beaucoup à un méchant shakespearien : enclin aux monologues, poseur, charmeur, et possédant de superbes et variées expressions faciales. Vraiment, pour un robot décidé à anéantir l'humanité, il est bien humain, sans autre raison à cet état de fait que s'il n'était pas ainsi, les héros seraient morts sans même avoir pu faire quelque chose. Au final, comme vilain, on aura vu plus menaçant. Heureusement qu'il n'est encore une fois qu'un prétexte à mettre l'équipe au centre de l'action.


Venons-en à ce point, justement : Avengers : Age of Ultron a une tendance non dissimulée à planter les graines des films suivants, notamment Captain America : Civil War. Outre les mentions au Wakanda et le personnage de Klaw qui préfigurent l'introduction de Black Panther dans ce film, on a surtout les premiers signes de conflit idéologique entre Steve Rogers et Iron Man. Après tout, on retombe sur le débat sécurité (créer Ultron pour protéger la Terre) contre liberté (ne pas forcer la paix). Outre le prochain Captain America, des indices préfigurent Thor : Ragnarok, ou plutôt ce que le sous-titre implique (si vous ne savez pas ce qu'est le Ragnarok, imaginez l'Apocalypse adapté pour les scandinaves). Mais surtout, et c'en est presque maladroit, l'accent est mis sur la préparation d'Infinity War, l'histoire au centre de deux prochains films Avengers. Je ne vais pas en dire plus, ça gâcherait certaines surprises. Petites, certes, mais meilleures si découvertes pendant le visionnage.


Concernant l'ambiance générale du film, l'humour est toujours là, mais moins omniprésent (et forcé) que dans le premier opus, où il servait à faire passer le temps entre les scènes de combat.

The Wheel of Time turns, and Ages come and pass, leaving memories that become legend. Legend fades to myth, and even myth is long forgotten when the Age that gave it birth comes again.

Nerd de comics et de mangas, Grand Méchant MJ, écureuil chaotique

Je te rejoins sur pas mal de points, on sent carrément que le but ici était d'amener vers les prochains films tranquillement tout en offrant pas mal de spectacle. ça présage du bon pour Civil War.

C'est vrai que c'est un peu lourd. L'un des seuls points vraiment positifs du premier était qu'il n'annonçait rien. Certes, il renvoyait aux précédents films (Captain America : First Avenger, les deux Iron Man et Thor), mais on avait pas cette insistance parfois un peu lourde sur des éléments qui reviendraient plus tard.

Et je me méfie beaucoup de Civil War, personnellement.

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